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André Chedel

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Article de juin 1984:  André Chédel, chercheur de l’Absolu

Il était né le 4 mars 1915. Exception faite de trois années passées à Paris, de 1936 à 1939, il a vécu toute sa vie au Locle, avec ses parents jusqu’à la mort de ces derniers; son père, modeste employé de bureau, s’en va en 1950; sa mère, véritable ange gardien de son fils unique qu elle admirait et qu’elle aimait, ne le quittera qu’en 1980, dans sa 104e année. Une poliomyélite, qui le frappe à l’âge de quatre ans, lui laissera d’incurables séquelles et l’empêchera notamment de suivre régulièrement l’enseignement public; il fera huit ans d’école primaire avec de fréquentes absences pour cause de maladie, et neuf mois d’école secondaire au Locle. Sa volonté d apprendre et sa soif de savoir feront de lui un autodidacte. Sa scolarité obligatoire terminée, il se met à étudier, seul. Sa curiosité le pousse vers les langues orientales. Une parente, venue en visite et qui lui demande ce qu’il fait, s’entend répondre : «J’apprends le chinois» et se le tient pour dit, pensant que cet étrange garçon s’est moqué d’elle. C’était pourtant vrai. À 21 ans, il subit avec succès les examens qui lui permettront d’aller étudier, à Paris, les langues orientales et l’histoire comparée des religions à l’Ecole pratique des hautes études, à l’Ecole des langues orientales et en Sorbonne. L’imminence de la guerre, en été 1939, l’incite à rentrer au pays, où il se met à écrire. Il collaborera à différents journaux et revues et publiera de nombreux ouvrages.

À l’Essor, sa signature apparaît dès 1947. Il assumera la rédaction de notre journal pendant trois ans, de 1950 à 1952, et restera jusquà sa mort membre de notre Comité de rédaction.

Initié a la franc-maçonnerie en 1954, il se verra confier en 1978 la rédaction de la partie française de la Revue maçonnique suisse Alpina. En 1962, l’Université de Neuchâtel lui décerne le titre de docteur ès lettres honoris causa «en reconnaissance de l’oeuvre qu’il a édlfiée au prix d’un travail difficile, opiniâtre et solitaire». Il entreprend plusieurs voyages qui lui fourniront la matière de trois ouvrages: Images d’Europe (1958), Images d'Extrême-Orient (1960) et Visage d’Israël (1966).

André Chédel est mort à l’Hôpital du Locle, après une courte maladie, le 19 février 1984.

Au premier chapitre de Vers un Humanisme cosmique, on voit l’être humain au centre d’un univers aux dimensions vertigineuses, placé en quelque sorte entre deux gouffres, celui du macrocosme d’une part, avec ses myriades d’étoiles et ses nébuleuses distantes de notre galaxie de plusieurs millions dannées-lumière, et celui du microcosme d’autre part, où la matière se divise en molécules et en atomes, se désintègre en électrons, voire en particules «antimatière» dont «la durée de vie est d’environ un dix-milliardième de seconde». Cela dépasse l’imagination. Qui sommes-nous, dans ce tourbillon d’étoiles, de neutrons et de protons? D’où venons-nous, où allons-nous?

Cependant, l’infiniment grand et l’infiniment petit ne lui sont révélés que par la science et grâce aux instruments que la technique a mis entre les mains des savants; l’être humain qui regarde le monde dans lequel il est né commence par en apercevoir l’extrême diversité; c’est, dans l’air, sur la terre et dans les eaux, la multitude des formes, des couleurs, des sons et des créatures vivantes qui le frappe. À nouveau se pose la question : qui suis-je? Pourquoi suis-je ici, moi qui suis différent de tout ce qui m’entoure? Quelle est la force en moi, quel est l’instinct qui me pousse à chercher une unité, un principe, une âme qui explique cet univers et lui donne un sens?

La pensée d’André Chédel est caractérisée par ce besoin d’un Absolu. À mesure qu’il progressera dans cette recherche, il découvrira que la Suprême Réalité comprend l’Un et le multiple, l’Unité dans la diversité. Ces termes apparaîtront fréquemment sous sa plume.

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Personnalité attachante, étonnante, hors du commun, il cachait une vaste érudition sous sa grande modestie. On ne peut lui rendre un juste hommage qu’en tenant compte à la fois de son oeuvre — de toute son oeuvre — et de sa personne. Il n’était pas un homme politiquement engagé, mais un érudit. Ni théoricien ni doctrinaire : un chercheur de l’Absolu. En 1944, alors qu’il avait, deux ans auparavant, traduit et publié des pages choisies d’un auteur grec moderne et un texte de Platon (Ion ou de la Poésie), il fait paraître à Genève, sous le titre d’Itinéraire spirituel, une «petite anthologie religieuse et morale de lOrient» dont le but est «d’offrir aux non-spécialistes, et cela sous une forme condensée, la substance de la pensée religieuse depuis l’Egypte jusqu’au Japon». Cet ouvrage, «le premier de ce genre en langue française», contient notamment des extraits de la Religion des Egyptiens, d’Adolphe Erman, du Coran, de la Bhagavad-Gîtâ, du Lotus de la Bonne Loi et du Tao tö King. Il y a là des pages admirables, mais les textes choisis ne sont reliés par aucun commentaire et le tout peut paraître, à juste titre, hétéroclite. Rappelons-nous cependant que l’auteur de ce livre n’a que 29 ans, qu’il s’est adonné avec ardeur et en grande partie par ses propres moyens à l’étude des langues orientales, afin d’avoir directement accès aux textes sacrés des grandes religions, et qu’il a le mérite de ne point vouloir garder pour lui-même le fruit de ses recherches, mais qu’il s’efforcera d’en faire profiter quiconque s’y intéressera. Tous ses ouvrages, en effet, seront destinés au grand public et accessibles à chacun: des ouvrages de vulgarisation au meilleur sens du terme. La publication de cet Itinéraire spirituel n’est qu’un premier pas. Beaucoup d’autres suivront pour aboutir, en 1980, à ce panorama analytique des grandes religions pour lequel l’auteur a choisi un titre: L’Absolu, cette Recherche, qui résume l’effort de toute sa vie.

André Chédel a été avant tout un chercheur, ouvert à tous les courants de la pensée, attentif à toutes les formes de la vie religieuse. Et si, dans Judaïsme et Christianisme, dans Visage d’Israël, ailleurs encore, il a manifesté une prédilection évidente pour le judéo-christianisme, cela ne l’a pas empêché de traduire des textes religieux du chinois (le Sûtra du Lotus blanc de la Loi merveilleuse) du hîndi ( les Paroles mystiques de Kabir), du persan (les Quatrains choisis de Roumi), du pâli (les Vers de la Doctrine) et, du sanscrit, ce joyau de la littérature hindoue qu’est la Bhagavad-Gîtâ.

Le chercheur poursuit inlassablement sa quête de l’Absolu — cet Absolu qui est un et multiple et vers lequel se dirigent des chemins innombrables...

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Extrêmement modeste, André Chédel n’était pourtant pas timide. Physiquement désavantagé, de petite taille, d’une santé fragile qui ne lui permettait guère de travailler plus de quatre heures par jour (du moins à l’époque où nous l’avons connu), il avait une contenance pleine d’assurance et de dignité. Interrogé sur ses travaux en cours, il répondait avec un sourire amical et, dans le regard, l’éclair de malice de celui qui en sait plus qu’il n’en dit. La place élevée qu’il occupait dans la Grande Loge suisse Alpina, dont il était devenu Grand Orateur et où il avait accédé au sommet de la hiérarchie, semble avoir raffermi en lui la conscience de sa propre personnalité. Il l’a du reste déclaré lui-même un jour à un collaborateur du Journal de Genève: «C’est la quête d’éléments universels dans les différentes cultures et la recherche d une certaine synthèse qui m’ont conduit à la franc maçonnerie. J’y ai trouvé une forme d’humanisme spiritualiste qui correspondait à ma propre conception de l’homme et de l’univers en même temps qu’une tribune où m’exprimer en toute liberté».

Il nourrissait un certain penchant pour ce qui est singulier, mystérieux, énigmatique, occulte. Il est frappant de voir que les personnages de Contes et Portraits sont souvent des originaux, des excentriques, voire des êtres visités par des fantômes et hantés par la pensée de la mort. Cet attrait de l’insolite se remarque jusque dans le choix de certains récits qu’il a traduits du russe. Et Geneviève Madiran, l’héroïne de son unique roman : La Montée au Carmel, est présentée au début du livre, avant qu’elle n’accède à une pleine vision spirituelle de la vie et de l’univers où les phénomènes métapsychiques n’ont plus qu’un intérêt secondaire, comme étant sujette à des manifestations de télépathie, de prémonition, de clairvoyance, avec une prédisposition au mysticisme.

Il aimait la pluie, «comparable aux larmes du ciel, à des larmes bienfaisantes, car il y en a» ( Vagabondages, page 39), et déclare avoir «toujours apprécié la nuit, fille du Chaos, mère du Ciel et de la Terre, celle qui engendre le sommeil et la mort, les rêves et les angoisses, également la tendresse». Il ajoute ces mots qui expriment une des constantes de sa pensée : «La mort, c est la nuit, mais c’est également la vie...’ La mort n’est pas la’mort,’ n’est pas la fin; elle est l’aurore d’une vie nouvelle, indestructible et éternelle, elle est la nuit qui précèdele jour et où tout se dissoudra» ( Vagabondages, pages 33 et 34).

Ce goût de la nuit, de l’insolite, de l’inexplicable, du mystérieux montre qu’André Chédel est curieux de tout, et que la face cachée des choses l’intéresse. Son rationalisme n’exclut pas un certain mysticisme. Il ne croit pas aux miracles: le seul, le grand, le merveilleux miracle est celui de la vie, qui se renouvelle tous les jours; et rien n’est surnaturel, car tout se trouve dans la nature. Mais il ne sied pas aux humains de nier simplement ce qu’ils ne comprennent pas et ne peuvent expliquer. Parlant du spiritisme, il estime nécessaire d’établir une distinction entre les séances de tables tournantes et «les recherches en métapsychologie qui intéressent beaucoup de savants». Il poursuit : «Libre à nous d’admettre ou de repousser les théories d’Allan Kardec. Cependant, qui aurait prédit qu’un jour l’on capterait des ondes immatérielles et que l’on insufflerait à la machine intelligence et mémoire?» (Sur la Terre comme au Ciel, page 419).

Aussi bien est-ce à André Chédel qu’Adolphe Ferrière avait écrit, en 1951, pour lui confier sa crainte que personne, après lui, ne s’intéresse à ses recherches sur la typocosmie ( nom qu’il avait donné à une discipline apparentée à l’astrologie, mais dépassant celle-ci). André Chédel en avait parlé dans l’article qu’il avait consacré à Adolphe Ferrière en prévision du centième anniversaire de la naissance de ce dernier ( cf. L’Essor n°5, mai 1976).

À la suite d’Adolphe Ferrière, André Chédel se réfère lui aussi, fréquemment, à la diversité des types psychologiques, notion fondamentale pour la compréhension des comportements humains. La sensibilité, l’ouverture d’esprit, le caractère, les besoins spirituels des hommes varient selon leur type psychologique. Les règles qui valent pour les uns ne sont pas applicables à d’autres. L’éducateur doit en tenir compte. Le sage en tire argument en faveur de la tolérance.

La tolérance — compréhension et respect de l’autre, des autres — c’est à n’en pas douter de toutes les vertus celle qu’André Chédel appréciait le plus. Il y revient souvent dans ses écrits. Elle correspondait aussi bien à son tempérament qu’à sa conception de l’unité universelle.

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La vaste érudition d’André Chédel apparaît dans tous ses écrits, y compris ses récits de voyages. Quel que soit le pays qu’il visite : la Belgique, l’Espagne, la Yougoslavie, la Bulgarie, l’Union soviétique, la Grèce, la Turquie (Images d’Europe), la Birmanie, la Thaïlande, le Cambodge, Hong-Kong, le Japon (Images d’Extrême-Orient) ou enfin la Terre sainte (Visage d’Israël), il ne manque pas d’en évoquer l’histoire ni d’en mentionner les principaux poètes, écrivains et penseurs. Il ne voyage pas en simple touriste, mais en citoyen de la planète, et jette sur le monde le regard d’un homme avide de connaître tout ce qui l’entoure, le regard amical et compréhensif de celui qui se sent un avec l’univers.

La bienveillance de ce regard est particulièrement frappante dans le récit du voyage en URSS. André Chédel n’approuve aucune dictature, mais sa désapprobation du régime politique ne l’empêche pas de nourrir des sentiments fraternels à l’égard des hommes et des femmes qu’il rencontre.

Il est curieux de tout, des paysages, des peuples, de leurs croyances, de leurs moeurs. La façon dont les gens se nourrissent ne lui est pas indifférente. Il n’est pas abstinent, ni végétarien, bien que ne consommant que très peu de viande chez lui; mais en voyage il lui plaît de pouvoir s’adapter aux coutumes des peuples dont il est l’hôte.

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Pour pénétrer jusqu’au fond de la pensée d’André Chédel, il faudrait se livrer à une analyse de chacun de ses ouvrages. Certains chapitres de Vagabondages montrent que l’humaniste en quête de l’Absolu était aussi un poète sensible à la beauté des arbres et des fleurs, au langage muet d’un ciel étoilé, au charme des saisons. Son Roman de la Langue française, ouvrage d’érudition («modeste ouvrage», dit son auteur) destiné au grand public, montre qu’une langue est une chose vivante, qui évolue, s’enrichit, s’appauvrit, décline, meurt... ou survit, ou renaît : et l’on est touché de voir à quel point André Chédel, bien qu’il connût une vingtaine de langues, était amoureux de sa langue maternelle... Judaïsme et Christianisme, qui contient «la substance d’une dizaine d’années d’études et de réflexions», est un ouvrage plaidant pour une entente entre juifs et chrétiens; l’auteur a longtemps hésité avant de le publier, mais, dit-il dans son avant-propos, «il est des moments où la voix de la conscience se fait si impérieuse qu’y résister serait le comble de la lâcheté».

En lisant Pour un Humanisme laïc, on constate que l’auteur a traversé une surprenante période de rationalisme durant laquelle la religion «baume aux souffrances des hommes» lui apparaît comme «un stupéfiant qui ne résout rien». Elle n’est guère qu’un fruit de l’imagination, et le mysticisme rien dautre qu’une sorte de maladie mentale... L’auteur se demande si Jésus a réellement existé, juge de peu d’originalité le Sermon sur la montagne, se réfère à M. Guyau ( auteur de l’Irréligion de l’Avenir) pour qui «l’homme est l’aboutissement de l’évolution aveugle» et cite B. Russell qui affirme ( dans Pourquoi je ne suis pas chrétien) : «Il se peut que l’humanité soit au seuil de l’âge d’or, mais il sera d’abord nécessaire de mettre à mort le dragon qui en garde la porte, et ce dragon c’est la religion». Pourtant, au plus profond de sa crise agnostique, notre ami ne rejette pas la notion de l’unité cosmique. «Notre destinée — écrit-il — est celle de la Nature, à laquelle nous sommes unis... Le seul Dieu, c est la Vie ... La connaissance, la vérité, la beauté et la bonté sont les principes essentiels sur lesquels doit s’appuyer toute vie humaine».

Cette traversée du désert rationaliste nétait qu’une étape sur le chemin vers l’Absolu, une étape sinon nécessaire, du moins utile, et qui fut de courte durée. Soumise à l’épreuve de la critique et du doute, la certitude spirituelle sort du creuset purifiée et raffermie. Une année après Pour un Humanisme laïc paraissait Vers un Humanisme cosmique, où André Chédel, citant Vivekananda, déclare que «la religion ne doit pas être en contradiction avec la raison» et décrit comme suit le rôle de l’humaniste :

«Être humaniste, c’est mettre l’homme au premier plan... c’est définir des principes valables pour tous les hommes, c’est admettre la diversité, mais se placer sur le plan supérieur de l’unité. C’est considérer l’homme en tant qu’être associé par sa structure physique et son esprit à tous les autres hommes et à tout ce qui vit.»

«L’humanisme — écrit-il encore — envisage l’homme dans sa totalité, c’est-à-dire dans son corps et dans son esprit, qui le relie au Tout. Or, ce Tout, c’est ce que les religions désignent sous le nom de Dieu, Brahman, Jahvé, Allah, etc ., et que d’autres appellent l’«Âme du monde», l’«Âme universelle» ou le «Grand architecte de l’Univers» et qui, en définitive, peut être conçu comme la seule Réalité éternelle et universelle, qui rejette tout dualisme.» — «Dieu, la Vie, la Vérité, l’Unité sont des équivalents.»

André Chédel y insiste à nouveau : les hommes ont des besoins différents en matière de foi religieuse, d’où le pluralisme des croyances, d’où, aussi, la nécessité de la tolérance dans le sens du respect des autres, du respect de la diversité.

Cet homme a mis dans ses écrits le meilleur de lui-même, et l’on ne peut séparer sa vie de l’ensemble de son oeuvre. S’il nous est permis de risquer une image, nous dirons qu’il en est comme d’un diamant dont chacune des facettes a son importance, cependant que c’est le diamant en son tout que nous admirons.

L’ouvrage que l’on peut considérer comme son oeuvre majeure, il l’a publié en 1967; il est intitulé Vers l’Universalité et porte ce sous-titre : Un itinéraire de l’humanisme contemporain, «c’est-à-dire — précise l’auteur — une forme d’humanisme à la mesure de l’universel, qui ne se limite pas au monde méditerranéen, mais qui englobe également les autres formes de civilisation, celles qui ont été négligées, voire jugées inférieures, mais qui apportent néanmoins une pierre à l’édifice commun» (l’Essor, N° 7, 18 avril 1968). Ce livre, divisé en six parties, est d’un contenu trop riche et trop varié pour qu’il soit possible d’en donner ici un aperçu. Il a été l’objet d une présentation détaillée dans l’Essor N° 6, du 29 mars 1968.

Quant à l’Absolu, cette Recherche — Analyse des religions monothéistes, c’est un ouvrage documentaire. Constatant l’universalité et la pérennité du phénomène religieux, l’auteur s’applique à le cerner dans sa totalité, car, écrit-il, «il n’est aucune croyance, même celle appartenant aux peuples les moins évolués, qui ne soit utile pour la compréhension de l’ensemble». Il compare entre elles neuf grandes religions (dont le judaïsme, le christianisme, l’islam, l’hindouisme, le bouddhisme, le taoïsme et le confucianisme); il les interroge et nous dit comment elles répondent aux questions fondamentales que les croyants se posent quant à l’approche de Dieu, les formes du culte, la prière, la morale, la mort, l’au-delà. André Chédel n’intervient pas pour donner (ne parlons pas d'imposer!) son point de vue: il s’abstient de parler de lui, de faire la moindre allusion à sa propre expérience religieuse... Pourtant, page 194, à la fin du court chapitre consacré à La voie mystique, on lit cette affirmation — importante sous la plume de ce «chercheur de l’Absolu»: «En définitive, la voie mystique est la voie royale des religions. Cest elle qui mène vers l’Absolu».

Le dernier des ouvrages qu’il a publiés, notre ami l’a consacré à Maman : c’est le titre d’un petit volume aux pages pleines d’affection et de gratitude envers une mère dévouée et tendrement aimée. Quel noble et touchant couronnement de son oeuvre !

Éric Descoeudres

P.-S. — Nous aurions voulu ajouter ici la liste complète (elle est impressionnante !) des ouvrages d’André Chédel et des traductions dues à sa plume, mais la place manque. Nous tâcherons de la publier ultérieurement.

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