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Août 2021
Vie et mort de la guerre en Suisse et dans les pays développés
Auteur : John Vuillaume

Les origines guerrières de la Suisse ne font aucun doute, même si des historiens d’extrême-gauche ont tenté de nous faire croire que Morgarten (1315) était un mythe et que Marignan (1515) n’avait aucune importance. Les Suisses se sont battus pour exister au cœur de l’Europe et assurer leur survie politique et économique par un contrôle total des voies de communication, Gothard en tête.

Fondamentalement, les forces armées servent à cela: sécuriser les activités des acteurs économiques d’un pays. USA, Chine ou France maintiennent des capacités militaires ahurissantes pour que personne n’ait l’idée de leur contester le bout de gras. La paix globale est assurée par l’arsenal. C’est parce qu’Israël est si puissant et si moderne au niveau de son armement que ce pays maintient une domination si outrageuse sur des Palestiniens qui sont opprimés, exploités et martyrisés, mais pas tués en masse.

Les pays qui ont atteint un niveau de développement économique, culturel et politique élevé n’ont plus besoin de se faire la guerre. Les frictions demeurent financières, politiques et commerciales. Rien à voir avec des échanges de bombes! Mais gare aux malheureux pays qui deviennent le terrain de jeu des grandes puissances! Ce fut longtemps le cas de l’Afghanistan, ravagé par les Russes puis par les Américains. Ces derniers ont voulu empêcher les Chinois de construire un oléoduc qui leur aurait permis d’importer de manière plus massive et moins onéreuse l’or noir des pays du Golfe. Résultat: un petit pays-charnière comme le nôtre détruit, une Chine qui a certes crû moins rapidement mais tout aussi sûrement et des Américains qui ont dépensé des centaines de milliards de dollars qui auraient largement suffi à vaincre la faim dans le monde et à soigner les maladies qui frappent les enfants les plus pauvres.

L'analyse géopolitique est aussi un moyen de conjurer des guerres ou de trouver une solution à certains conflits. Yves Lacoste

La guerre reste donc endémique chez les pauvres, quand les ressources économiques ne sont pas suffisantes pour faire préférer la paix aux castes dirigeantes plus portées à en découdre militairement pour s’emparer des richesses des voisins. C’est pour cette raison que la guerre gangrène encore l’Afrique, mais plus l’Europe.

La vague nationaliste qui a balayé les pays européens en 14-18 et 39-45 n’est certes pas complètement retombée. Le nationalisme est une lèpre idéologique potentiellement mortelle née de l’effacement progressif du christianisme et de l’héritage de la culture gréco-latine dans les populations européennes. Rien n’a remplacé la chrétienté et les marques indélébiles d’une civilisation romaine souvent copiée mais jamais égalée. La barbarie n’a eu aucun mal à faire sauter le vernis de nos dernières valeurs humanistes.

Après l’apocalypse des deux Guerres mondiales, la construction européenne a proposé la potion libérale et sa consommation à outrance pour tenter de redonner une unité à notre continent. Ce projet purement économique est perçu comme insultant par une bonne partie des populations concernées, certes obsédées par leur pouvoir d’achat, mais pas uniquement.

Il ne faudrait pas que la soif d’horizons plus excitants que la perspective d’une nouvelle voiture électrique ou de la sortie du dernier modèle de téléphone portable remette au goût du jour un engouement pour les expéditions militaires. L’avenir n’est pas encore écrit. Et le pire n’est heureusement pas toujours sûr.

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