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Février 2021
L’oeuvre du Docteur Albert Schweitzer pérennisée
Auteur : Rémy Cosandey

Pour les jeunes, le nom d’Albert Schweitzer (1875-1965) est pratiquement inconnu. Pour les plus âgés en revanche, il fait surgir des souvenirs inoubliables: pasteur, médecin, organiste, Lambaréné. L’oeuvre lumineuse de cet homme, reconnue par l’attribution du Prix Nobel de la Paix en 1952, est assurée d’être poursuivie. En effet, en 1980, trois hommes, Willy Randin, Maurice Lack et Francis Gerber, fervents admirateurs d’Albert Schweitzer et de sa femme Hélène Bresslau, ont décidé de créer le Centre Ecologique Albert Schweitzer (CEAS).

Les initiateurs de cet organisation, qui a son siège à Neuchâtel, sont guidés par une puissante pensée d’Albert Schweitzer: «Que chacun s’efforce, dans le milieu où il se trouve, de témoigner à d’autres une véritable humanité. C’est de cela que dépend l’avenir du monde.» Ils sont inspirés par trois qualités du grand homme:

Un profond respect de la vie

Tant qu’il n’étendra pas le cercle de sa compassion à tous les êtres vivants, l’homme ne trouvera pas de paix.

En 1915, le futur Prix Nobel de la Paix a une réelle révélation: «Je suis vie qui veut vivre au milieu d’autres vies qui veulent vivre», déclare-t-il, sans dogmatisme, mais sans faiblesse. Précurseur d’une écologie systémique, Albert Schweitzer a été le premier à utiliser la formule du «respect de la vie» pour fonder une éthique qu’il voulait élémentaire et universelle. Pour lui, le respect de notre propre vie et de celle des autres sont deux choses absolument inséparables. Cela en accord avec la vision actuelle du CEAS qui rappelle que chacune et chacun, à sa mesure, puisse apporter une pierre à l’épanouissement de la société, au développement économique et à la préservation de l’environnement.

Confiance en l’Homme

Il fallait une énorme confiance en l’Homme pour imaginer le quotidien de Lambaréné, ce coin perdu du Gabon, dans un continent auquel l’Europe ne s’intéresse que pour l’exploiter. «Il faut partir de ce que les gens du pays sont, savent et veulent», explique Albert Schweitzer, en une phrase qui va devenir culte pour les pères fondateurs du CEAS. Hélène et Albert Schweitzer furent des précurseurs en la matière, confiant dans toute la mesure du possible aux autochtones les responsabilités de la gestion et de l’exploitation de l’hôpital. Une approche qui rappelle la volonté du CEAS de passer le relais du développement aux populations locales.

Albert Schweitzer accrédite la théorie par la pratique

Pentecôte 1896: Albert Schweitzer a 21 ans. Il est déjà licencié en théologie et docteur en philosophie; il suit de plus des études en musique. Il prend la résolution de «vivre pour la science et l’art jusqu’à sa trentième année et de se consacrer ensuite à un service purement humain». Prêcher l’amour du prochain ou disserter à ce sujet avec Kant ne lui paraît pas suffisant pour vivre une existence au service d’autrui; il deviendra médecin. Et c’est alors que commence la magnifique aventure de l’hôpital de Lambaréné, qui fait l’admiration du monde entier.

Albert Schweitzer travaille sans relâche pour soigner, réconforter, guérir. Pour trouver les fonds nécessaires à l’exploitation de son hôpital, il revient régulièrement en Europe pour donner des concerts en tant qu’organiste. Nul mieux que lui a su exprimer le génie des oeuvres de Jean-Sébastien Bach, notamment ses toccatas et fugues.

Du Burkina Faso à Madagascar

L’exemple n’est pas la meilleure façon d’influencer les autres, c’est la seule.

Désireux de poursuivre l’oeuvre d’Albert Schweitzer, les initiateurs du CEAS ont créé leur organisation en lui fixant pour mission de contribuer à l’autosuffisance alimentaire, de promouvoir des énergies renouvelables et de susciter des innovations techniques appropriables en Afrique.

Depuis 40 ans, le CEAS oeuvre pour aider concrètement les populations africaines, notamment au Burkina Faso, au Sénégal et à Madagascar. Que ce soit dans le domaine de l’agroécologie, des énergies renouvelables ou de la gestion des déchets, de nombreuses réalisations ont été couronnées de succès. Et de nombreux projets sont en cours sur le continent africain, mais également en Suisse avec un programme de sensibilisation sur l’utilisation de l’énergie.

Un exemple parmi d'autres

En 2013, lorsque le CEAS a décidé de collaborer avec la commune de Ndande, ses habitants souffraient de l’absence totale de gestion de leurs déchets. Collectés, ils étaient simplement amassés sur des tas sauvages aux abords de la ville. Quel contraste avec la situation actuelle! Avec un taux de collecte approchant les 100% et un taux de tri de 80%, cette commune fait aujourd’hui figure d’exception en Afrique de l’Ouest. Ce succès est à mettre au crédit des groupements féminins et des autorités du village, aux côtés desquels le CEAS s’est engagé pour développer un système autofinancé et générateur d’emplois.

Une pièce de théâtre

Le bonheur est la seule chose qui se double si on le partage.

Les 40 ans du CEAS sont aussi l’occasion de faire vivre et de transmettre aux générations futures les valeurs défendues par Albert Schweitzer et son épouse Hélène. Et quoi de mieux qu’une pièce de théâtre pour rendre leur engagement accessible et contemporain? L’écriture et la mise en scène de cette pièce, à la fois drôle et originale, ont été confiées au jeune écrivain et metteur en scène neuchâtelois Emmanuel Jeannin. Diverses autres manifestations seront organisées pour commémorer cet anniversaire. Elles étaient prévues en début d’année mais devront être reportées à plus tard en raison des mesures liées à la pandémie du coronavirus. L’essor aura l’occasion de communiquer les nouvelles dates retenues.


Pour de plus amples renseignements, s’adresser au Centre
Ecologique Albert Schweitzer, rue des Beaux-Arts 21, 2000 Neuchâtel
tél. 032 725-0836 – www.ceas.ch

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