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Février 2021
500 ans de Suisse romande protestante
Lu par : Gloria Barbezat

500 ans de Suisse romande protestante
Olivier Bauer, Editions Livreo-Alphil, 2020

À l’aube des Temps Modernes et de la découverte de terres lointaines d’outremer survient la «Réforme ». En 1517, les thèses contre les indulgences par Martin Luther et les réformateurs ont jeté un regard neuf sur l’Evangile: «Dieu n’est pas à vendre ni à acheter. » Les idées réformatrices ont eu un impact profond sur les problèmes d’orientation et les peurs si largement répandues à l’époque, avec son potentiel libératoire enfermant les «thèses réformatrices de cette nouvelle croyance ».

C’est un théologien français, Guillaume Farel, qui inaugure la Réforme protestante en Suisse. En ces 500 ans de Suisse romande protestante, Olivier Bauer retrace ses débuts, son implantation et son évolution. Avec précision et rigueur, il nous fait voyager d’un siècle à l’autre: chaque chapitre traitant les principaux événements politico-religieux et leur impact sur la vie sociale.

Aux débuts, comme le souligne l’auteur, les lieux de culte prennent une place prépondérante dans le mouvement réformé. N’ayant pas de locaux attitrés, «le principe du simultaneum permet que les églises paroissiales soient utilisées par les deux confessions; chacune dispose d’un temps d’utilisation et parfois d’un espace qui lui est réservé – en général le choeur pour les catholiques et la nef pour les protestant-e-s. » Dès lors, la construction de temples adaptés se fait nécessaire afin qu’ils conviennent à la dimension communautaire du culte: chacune et chacun peut voir les visages des autres, le pasteur, avec sa fonction de prédicateur, est un membre de la communauté.

Un autre sujet mis en évidence par Olivier Bauer, à chaque siècle de vie protestante, l’importance des femmes au sein de la communauté réformée «à qui l’on donne le droit de vote pour élire les pasteurs et les Anciens », déjà en 1891 à Genève. Elles obtiennent aussi le droit d’étudier la théologie à Neuchâtel en 1912. Le ministère pastoral ouvert aux femmes ne devient opérationnel qu’en 1971, et, par conséquent, l’accès au Conseil synodal.

Chaque chapitre est richement documenté par une orientation bibliographique et une référence à la source principale à l’attention du lecteur. Certaines thématiques particulières sont traitées dans des encarts qui enrichissent le récit.

L’auteur souligne l’importance du rayonnement de la Réforme dès ses débuts par l’échange entre «penseurs » et «théologiens » partout en Europe jusqu’à l’édification du Mur des réformateurs à Genève, inauguré en 1917, qui constitue «un travail de mémoire » reflétant «la réalité internationale du protestantisme. »

Un livre sobre, clair et captivant, une référence riche en enseignements, comme ces trois valeurs protestantes: «oser penser», «pouvoir agir», «aimer croire».

Gloria Barbezat

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