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Écouter les pérégrinations de touristes à leur retour de voyage laisse parfois pantois, aussi bien ceux au court qu’au long cours… Les rêves de nos retraités qui s’installent en Thaïlande, au Portugal ou ailleurs n’améliorent pas le tableau. C’est devenu le nec le plus ultra de penser pouvoir finir ses jours sous des cieux pas chers, fiscalement avantageux et reformer des mini sociétés de nationaux partageant apéro et bonnes combines. On peut comprendre la démarche au vu des niveaux de rentes versées mais ce n’est accessible que pour ceux qui le peuvent, au détriment de la famille.
Depuis longtemps déjà, des pays ont mis l’essentiel de leurs billes dans des structures somptueuses pour accueillir ces nababs des temps modernes qui exigent sous toutes les latitudes un confort typiquement occidental, au mépris des lieux, des ressources en eau et des conditions de travail des autochtones surtout soucieux de trouver un peu de travail. Voir des piscines de carte postale, des golfs entretenus au détriment des voisins, des foules agitées et libérées de toute retenue envahir des lieux magnifiques, les transformant en casinos de pacotille, rend perplexe.
On aurait pu espérer que ce commerce favorise l’artisanat local, apporte des compléments financiers pour la population locale mais à quelles conditions! De la soumission des uns aux exigences des autres s’additionne une dépendance qui, au gré d’attentats, accidents, fluctuation des taux de change ou campagne de presse, peut tout saboter d’une saison à l’autre. Le tourisme de masse, incroyablement prisé, de par ses prix et sa concentration organisée, soumet les hôtes à des effets secondaires désastreux : chasse des locaux des logements des centres, gourmandise en eau, amas de déchets, manque de respect et d’intégrité. Sur le plan écologique, le désastre est déjà visible, avec ses cargos monstrueux, sa multiplication de vols en avion de passagers agglutinés comme des troupeaux: une situation déjà à la limite du supportable.
Pour des voyageurs imprégnés de saine curiosité, ayant des goûts simples, un lien fraternel, une découverte de l’autre peut s’engager. Mais trop souvent un indéniable paternalisme, condescendance méprisante, jugements à l’emporte-pièce se confirment au gré des rencontres. Que de fois, j’ai pu observer les dégâts sur les routes où me poussaient mes sabots: steaks-frites au bord de routes à peine fréquentées, guides improvisés, enfants quémandeurs, rapports opportunistes entre poches vides et poches pleines.
Pourtant, on serait volontiers tenté de rendre le voyage personnel, hors des sentiers battus, quand on est encore jeune, pratiquement obligatoire, question de former les esprits encore souples, développer des compétences relationnelles, s’ouvrir à la culture d’autrui. Comme rite initiatique, ce serait peut-être plus riche que celle proposée par le service militaire… Pourrait-on imaginer un choix à option?