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Quand j’avais quatre ans, ma mère m’envoyait porter de la soupe à des personnes indigentes, âgées ou ayant une addiction à l’alcool. Cet exercice s’est répété à temps et à contre temps.
Mes parents étaient très pauvres: famille d’ouvriers avec un père qui trimait dur dans l’industrie lourde. Mais ils partageaient ce qu’ils avaient et il y avait très souvent une assiette en plus. C’est là, au contact avec ces êtres humains souffrants, que j’ai fait une expérience extraordinaire, d’une joie indicible que j’étais incapable de décrire avec des mots. Nous parlions patois et ma mère me disait que j’étais « un rayon de soleil».
Il est vrai que dans ce monde de précarité et marginal qui était le nôtre, ce trésor d’un amour incommensurable et universel n’a jamais cessé de me quitter et l’évangile social et humain a toujours été pour moi profondément parlant et le reste aujourd’hui. Je le dois à mes géniteurs qui m’ont transmis cette générosité et cette simplicité dans l’acte de compassion. Ils se disaient «qu’importe le clocher auquel ils appartiennent!»
Aimer, c’est avoir un grand cœur qui ne recule devant rien. C’est recevoir et donner, donner et recevoir. Le receveur donne, le donneur reçoit. C’est prendre fait et cause pour celui qui est moins bien loti que soi. En agissant ainsi, l’amour ne me quitte jamais, je me laisse porter par lui et il est comme l’air que je respire. Je n’ai qu’à dire merci chaque jour.