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Juin 2009 °
Un bilan écologique à améliorer
Auteur : Francine John

«On n'hérite pas de la terre de ses ancêtres, on l'emprunte à ses enfants», voici une citation connue de Saint-Exupéry dont on ferait bien de s'inspirer afin d'adopter un comportement plus responsable quant à sa consommation.

Passer du stade de consommateur à celui de consomm-acteur conscient de ses responsabilités à l'égard des générations futures revêt une importance toujours plus cruciale face au défit posé par la gestion des déchets.

En fait, dans un écosystème naturel, la plupart des échanges de matière sont de nature cyclique; ainsi les végétaux transforment, grâce à l'énergie solaire, le gaz carbonique (CO2) et les éléments minéraux en matière organique; les animaux sont des consommateurs qui ne savent fabriquer de la matière organique qu'à partir de molécules fabriquées par les végétaux ou d'autres animaux, et les micro-organismes sont les décomposeurs qui vont ramener déjections et cadavres des deux autres groupes sous forme d'éléments minéraux de nouveau disponibles pour les végétaux.

C'est ainsi que le cycle est bouclé dans la nature et dans l'idéal c'est ce que nous devrions arriver à faire avec ce que notre société industrielle produit et que nous consommons. Alors qu'en est-il du cycle de nos déchets?

1. Il y a ceux accumulés et enfouis dans des décharges depuis des décennies, mais qui nous posent problème aujourd'hui, car ils diffusent des PCB (bi phényle poly chloré) qui polluent les sols, les eaux souterraines et les rivières jusqu'à condamner l'exploitation des ressources naturelles comme la pêche. La décontamination de ces sites pollués coûte des dizaines de millions de francs. Par ailleurs, cette méthode d'enfouissement des déchets porte atteinte au climat, car elle génère du méthane, un gaz 23 fois plus nocif que le CO2.

2. Il y a ceux pour lesquels les scientifiques n'ont toujours pas trouvés de solution adéquate d'élimination ou de stockage, comme les déchets nucléaires.

3. Et il y a les déchets urbains que nous produisons en quantité toujours plus importante et dont le traitement n'est pas optimal malgré les progrès notables faits pour les valoriser, les traiter ou les incinérer en essayant de réduire au maximum les nuisances pour l'environnement.

Les Suisses sont très bons dans le tri sélectif des déchets. Selon le rapport de l'Office fédéral de l'environnement 2008, le verre est récupéré à 96%, l'aluminium à 90%, le fer-blanc à 80%, le papier-carton à 77%, les bouteilles en PET à 76%, l'électronique à 69% et les piles à 66%. Sur les 19 millions de tonnes de déchets générés en 2007, 12 millions de tonnes concernent les déchets de chantier. Les déchets urbains produits par les ménages et les entreprises s'élevaient à 5,46 millions de tonnes, dont 51% ont été transformés en matériaux et 49% incinérés. Les usines d'incinération des ordures ménagères ont brûlé 3,58 millions de tonnes de déchets urbains non recyclables, de déchets de chantier combustibles et de boues d'épuration. L'énergie produite par la combustion représentait 3,2% de la consommation totale d'électricité de la Suisse et 2770 gigawatts/heures de chaleur à distance pour le chauffage urbain.

Même si notre bilan écologique n'est pas trop mauvais, il reste améliorable. Pour tendre vers un cycle naturel complet de nos déchets, certaines mesures sont nécessaires comme:

·    prendre des dispositions pour les diminuer à la source, notamment en interdisant les emballages inutiles
·    obliger les producteurs à reprendre leurs emballages ou leurs produits après usage
·    encourager encore le tri afin d'augmenter la quantité de matières recyclées
·    n'autoriser l'incinération que des déchets non valorisables
·    éviter l'achat de gadgets inutiles et porter son choix sur du matériel de qualité
·    organiser une logistique moderne et efficace pour la collecte de tous ces déchets, et rechercher des technologies alternatives à l'incinération.

Francine John
Conseillère nationale – Les Verts

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