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Réforme: dans beaucoup de pays, et en particulier dans ceux qui nous entourent, ce mot est devenu le symbole d’un monde en mouvement et qui veut faire table rase de son passé. En Suisse aussi, quand on veut modifier une loi ou en élaborer une nouvelle, on parle d’une société qui va de l’avant et d’un pays qui s’adapte à son temps. A y regarder de plus près, on constate cependant que toutes ces belles paroles sont de la poudre aux yeux et que ce qu’on appelle réforme est en réalité une immense régression sociale.
La réforme de l’assurance chômage? Les plus fragilisés devront faire avec encore moins d’argent et les entreprises seront épargnées. La réforme de la TVA? Le projet du Conseil fédéral d’introduire un taux unique renchérira considérablement les articles de première nécessité (nourriture notamment) et diminuera le coût des articles de luxe (grosses voitures par exemple). La réforme de la fiscalité? Elle offre des cadeaux minuscules aux petits contribuables (qu’on ponctionne par ailleurs lourdement en augmentant certaines taxes et le coût de nombreuses prestations) et des avantages indécents à ceux qui ont le plus de moyens financiers.
Les politiciens de tous bords n’ont qu’une phrase à la bouche: il faut diminuer le fossé social. Quel écart entre la parole et les actes! En 5 ans, le salaire des managers a augmenté de 80% et celui des travailleurs de 3% seulement. Et certains grands patrons gagnent 600 fois plus que leurs collaborateurs qui ont autant de mérite qu’eux de faire tourner l’entreprise!
Rappelons le préambule de la Constitution fédérale: «La force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres». L’essor est d’accord avec cette déclaration et lance un appel pour qu’elle soit réellement mise en application.
Concrètement, cela signifie notamment que:
• la fiscalité, par l’application d’un barème plus progressif, doit être un instrument de correction des inégalités sociales;
• les cotisations de l’assurance maladie doivent tenir compte du revenu des assurés;
• le taux de la TVA doit faire une différence entre les articles de première nécessité et les objets de luxe;
• les salaires des travailleurs doivent augmenter dans la même proportion que ceux des dirigeants. Refuser d’entrer en matière sur ces différents points revient à défendre le statu quo, c’est-à-dire l’existence d’un fossé social qui s’élargit chaque jour. Se voiler la face, c’est courir le risque de susciter la déception, puis la grogne et enfin la révolte. Certains partis devraient y penser au lieu de défendre les intérêts exclusifs des lobbies qui soutiennent leurs élus et leurs versent souvent même de généreuses gratifications.