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Avril 2025
Auteur : Irène Pyeonghwa
C’est ainsi que les Coréens du Nord ayant fui leur pays le décrivent. Dans la liste des pays du monde relative au respect des Droits de l’Homme, la Corée du Nord est le dernier. C’est un pays où l’État décide de tout. Voyons cela en détails…
Une personne a besoin d’un laisser-passer pour aller dans un village voisin. Un enfant doit suivre la voie tracée par le gouvernement au sujet de sa formation. Ensuite, l’adulte recevra du gouvernement une place de travail, un logement. Dans les blocs locatifs, les familles sont regroupées par environ six et l’une espionne l’autre. Aucune manifestation n’est tolérée, ni syndicat, ni pratique religieuse. Si une personne est punie, ses proches le sont aussi.
La population est divisée en trois classes sociales. Seuls les membres de l’élite peuvent vivre dans la capitale Pyongyang. La justice ne fonctionne qu’à la tête du prévenu. On voit beaucoup d’exécutions extrajudiciaires. Tout enfant est embrigadé dans l’Union coréenne des enfants (KCU) puis dans la Ligue de la jeunesse patriotique socialiste, qui toutes deux ressemblent à s’y méprendre à la Hitler Jugend. Ce moment est fêté un peu comme une première communion chez nous.
Culte du chef de l’État
La dynastie Kim règne et exige un culte comme il n’en existe nulle part ailleurs sur la planète. Non seulement les deux premiers leaders apparaissent en photo dans tous les logements, mais chaque citoyen se doit de porter un badge à leur effigie. À plusieurs endroits sont érigées des statues que les citoyens doivent visiter en apportant des fleurs et en s’inclinant respectueusement. Même devoir pour les visiteurs étrangers.
Divers musées présentent la vie des grands leaders et leurs hauts faits. Le Mont Paektu a été désigné comme le berceau de la dynastie. À noter qu’il s’agit d’un volcan, qui pourrait se réveiller…
Kim Jong-un est chef de l’État, chef de l’armée et président du parti communiste. Il est entré en fonction en décembre 2011, lors de la mort de son père Kim Jong-il. Rappelons que le premier leader Kim Il-sung est mort en 1994, et qu’on a alors proclamé un deuil de trois ans : interdiction de pratiquer son hobby, interdiction de boire de l’alcool et interdiction de rire.
La haine des États-Unis
La guerre de Corée, qui a duré de 1950 à 1953, a été très violente. Les Américains ont déversé sur la péninsule plus de bombes qu’ils n’en ont déversé sur l’Europe pendant la Deuxième Guerre mondiale. De ce fait, les Nord-Coréens haïssent les Étasuniens avec une ferveur inimaginable. Ils les nomment d’ailleurs par un mot qui est à peu près synonyme de diable. Et les Coréens du Sud sont des « marionnettes » ou des « panLa haine des États-Unis La guerre de Corée, qui a duré de 1950 à 1953, a été très violente. Les Américains ont déversé sur la péninsule plus de bombes qu’ils n’en ont déversé sur l’Europe pendant la Deuxième Guerre mondiale. De ce fait, les Nord-Coréens haïssent les Étasuniens avec une ferveur inimaginable. Ils les nomment d’ailleurs par un mot qui est à peu près synonyme de diable. Et les Coréens du Sud sont des « marionnettes » ou des « pantins » dans les mains des Américains. Depuis peu, le Sud est déclaré « pays hostile » et Kim Jong-un a mentionné qu’il pourrait dénoncer l’armistice de 1953… La Corée du Nord a atteint un objectif important : devenir une puissance nucléaire.
Propagande et isolation
La propagande commence le matin à six heures par haut-parleur dans les rues. Elle continue sur les lieux de travail, dans les écoles. Aucun accès Internet, aucun réseau téléphonique international, aucune poste pour recevoir des informations de l’étranger. Les prisonniers auraient théoriquement droit à une visite d’un délégué de la Croix-Rouge, mais ils ne savent pas ce qu’est la Croix-Rouge, et les délégués de celle-ci, depuis la pandémie de 2020, ne peuvent plus mettre un pied dans le pays. Idem pour le rapporteur spécial du Conseil des Droits de l’Homme. Donc tout ce que l’on sait sur ce pays provient des récits des fugitifs.
Tourisme
Obtenir un visa à Pékin, se rendre à Pyongyang en train ou en avion, voilà qui était possible avant la pandémie. Mais les touristes étaient accueillis et escortés constamment par deux guides (l’un surveillant l’autre). Logés dans l’un des deux hôtels pour touristes appartenant à la famille Kim, nourris dans l’un des restaurants appartenant à la famille Kim, sans aucun contact possible avec les habitants, les touristes parcouraient un itinéraire imposé. On peut se demander si un tel voyage avait un sens… Depuis, la pandémie a provoqué la fermeture totale du pays.
Les fugitifs nous informent
Plusieurs associations situées à Séoul ou au Japon accueillent les fugitifs et consignent leurs témoignages en les comparant. On sait ainsi ce qui se passe dans les trois catégories de prisons situées au Nord. Traitements cruels, inhumains et dégradants, tortures, avortements obligatoires, essais médicaux sans consentement, etc. Quand vous entendez une personne vous relater ses souffrances et ses humiliations, vous vivez son cauchemar. Mais un cauchemar, on se dépêche de l’oublier. Ces souffrances, on ne peut pas, on ne doit pas les oublier, car elles ont lieu maintenant. Le monde doit savoir.
Il y a des sanctions pour contrer la Corée du Nord, mais ses produits sont vendus « made in China ». Et au Conseil des Droits de l’Homme, j’ai entendu environ douze États soutenir la Corée du Nord, des États qui, comme elle, éprouvent de la haine pour les USA. Mais savent-ils ce qui se passe réellement dans cette prison à ciel ouvert ?
Irène Pyeonghwa