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Il est regrettable que le Conseil fédéral ait mis en
même temps au vote deux initiatives totalement opposées,
ce qui risque de provoquer confusion et erreurs.
Le calcul de l’indice suisse des prix à la consommation, qui détermine le taux de l’inflation, prétérite les personnes qui ont des ressources modestes. En effet, les biens de première nécessité (alimentation, logement, énergies et primes-maladie notamment) augmentent fortement alors que les produits de luxe ont tendance à devenir meilleur marché.
Pour réduire le fossé qui se creuse entre riches et pauvres, l’Union syndicale, soutenue par différentes organisations et associations de retraités, a lancé une initiative qui demande le versement d’une 13e rente AVS. C’est cette initiative qui sera soumise au peuple le 3 mars prochain.
Une démocratie robuste et fonctionnelle a besoin d’un électorat sain, éduqué et participatif, ainsi que d’un leadership éduqué et respectueux de la morale.
Tout le monde a un rôle à jouer dans l’application de la démocratie. Et il n’y aura jamais de véritable démocratie tant que chaque adulte responsable et respectueux des lois négligera de faire entendre sa voix.
Chinua Achebe
romancier, poète et critique nigérian
Il est important que les électeurs s’expriment car il y va de la solidarité en Suisse. En effet, selon le Centre social protestant et Caritas, il y a dans notre pays 800.000 personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Cette situation est intolérable dans un des pays les plus prospères du monde.
Il est indispensable de voter OUI et d’exprimer sa volonté d’améliorer le sort des plus démunis, des femmes notamment. On pourra ainsi permettre de respecter un peu mieux l’article 112 de la Constitution fédérale qui précise que les rentes de l’AVS doivent couvrir les besoins vitaux.
Les adversaires de l’initiative diront qu’il n’y a pas d’argent pour payer cette 13e rente, qui coûtera à peu près deux milliards de francs. C’est faux car les comptes de l’AVS, contrairement à ceux du deuxième pilier, sont bénéficiaires. Par ailleurs, ce sont les mêmes qui étaient prêts à accorder 259 milliards pour sauver le Crédit suisse.
Les partis de droite affirmeront aussi que les personnes bénéficiant des prestations complémentaires seront perdantes. C’est également un mensonge car le texte de l’initiative précise clairement: « La loi garantit que le supplément annuel n’entraîne ni la réduction des prestations complémentaires ni la perte du droit à ces prestations ».
Enfin, certains esprits tordus prétendent que les riches n’ont pas besoin de cette 13e rente. Mais, comme le soulignait le conseiller fédéral Tschudi, les riches peuvent se passer de l’AVS mais l’AVS a besoin des riches. Une suggestion pour ceux qui auraient un problème de conscience: il n’est pas interdit de consacrer le montant de cette rente à une bonne oeuvre!
Le même jour, les citoyens devront également se prononcer sur une initiative intitulée « Pour une assurance vieillesse sûre et pérenne ». Sous un titre accrocheur, cette initiative constitue une grave menace contre l’AVS. Elle émane des jeunes libéraux radicaux mais est soutenue en sous-main par les banques, les assurances et une partie du patronat. Elle vise dans un premier temps à augmenter l’âge de la retraite à 66 ans pour tout le monde et ensuite à le lier à l’espérance de vie. Comme le souligne Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale, il s’agit d’affaiblir l’AVS pour vendre à la place des plans de prévoyance privés coûteux et lucratifs. Il faut donc refuser cette initiative qui est une atteinte contre l’AVS, ce pilier solide et indispensable de notre prévoyance professionnelle.
Rémy Cosandey
Président du bulletin de l’AVIVO