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Février 2022
Une justice à deux vitesses
Auteur : Françoise Cartier

Poussez, vous aussi, un coup de gueule!

On peut être profiteur et menteur et ne commettre aucune infraction pénale. C’est ce qu’a décidé la Chambre pénale d’appel et de révision de Genève à propos de l’ancien conseiller d’État Pierre Maudet.

Rappelons brièvement les faits: Pierre Maudet a fait, aux frais des autorités d’Abu Dhabi un voyage avec sa femme, ses enfants et son chef de cabinet pour assister au Grand Prix de Formule 1. Valeur estimée: 50 000 francs. Par la suite, il s’est entêté dans le mensonge, trompant à la fois son parti et ses collègues du Conseil d’État. La confiance et la collégialité étaient rompues.

Non seulement, l’ancien magistrat a été blanchi par la justice, mais celle-ci lui a encore octroyé une somme de 40 000 francs pour ses frais. Rappelons-nous la fable de La Fontaine: «Selon que vous serez puissants ou misérables, les jugements de cour vous rendront blancs ou noirs».

Ce qui est inquiétant dans cette affaire, c’est de constater que Pierre Maudet, candidat à sa réélection, a obtenu plusieurs dizaines de milliers de voix. Et que, par ailleurs, il a failli devenir conseiller fédéral et rejoindre ainsi d’autres menteurs. Le temps n’est plus où on voulait des élus irréprochables; aujourd’hui les électeurs votent pour des candidats qui appartiennent au bon parti ou qui savent bien parler. On comprend pourquoi le taux d’abstention est toujours plus élevé.

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