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Février 2020
Un peu vert, mais surtout beaucoup libéral
Auteur : Emilie Salamin-Amar et Rémy Cosandey

La majorité de droite du Parlement fédéral semble indifférente à la vague verte qui a déferlé sur le pays lors des récentes élections fédérales. Mathématiquement, les Verts avaient droit à un siège au Conseil fédéral. Mais les Verts-libéraux ont voté en bloc pour un candidat libéral-radical qui défend souvent des positions réactionnaires. Ils ont ainsi démontré qu’ils étaient écologistes à 10% et libéraux à 90%. On le savait déjà mais ils en ont fait la preuve à la première occasion.

La conférence de Madrid, appelée COP25, a été un échec, les participants mettant systématiquement les intérêts financiers et économiques avant les priorités écologiques. C’est d’ailleurs ce qui a provoqué en France la fracassante démission de Nicolas Hulot.

Il n’y a rien à attendre des hommes d’État – qui n’en sont pas – car ils sont incapables de penser à long terme. Le salut viendra donc des jeunes qui, eux, ne cessent de se battre pour que les aînés ne détruisent pas leur avenir. La relaxation récente des activistes du climat qui ont occupé les locaux du Crédit Suisse laisse penser que les autorités commencent à prendre conscience du problème. Exception malheureuse: le procureur vaudois qui refuse d’admettre le principe de nécessité et qui fait recours contre l’acquittement des activistes du climat.

Nous vivons dans un monde où la seule valeur est l’argent. Écoutons à ce sujet le philosophe Dany-Robert Dufour: «On est aujourd’hui à peu près 100 fois plus riches qu’en 1700. Il n’y a qu’un seul prix à payer: la destruction du monde. Pour que cela fonctionne, il faut que tout ce qui peut être exploité le soit sans aucune retenue. Nous y sommes: la moindre terre rare est à présent exploitée. On utilise toutes les ressources et on rejette… de la merde. Nous vivons dans la prolifération des immondices qui polluent le monde.»

Les scientifiques du monde entier, et notamment les biologistes, dénoncent sans relâche le réchauffement climatique et la disparition de nombreuses espèces. Peine perdue: dans des pays démocratiques tels que le Brésil, les Etats-Unis et l’Australie, les électeurs élisent des personnes qui ne voient pas le rapport entre le réchauffement climatique et les énormes incendies qui ravagent leurs territoires. Combien faudra-t-il de millions de morts pour que certains dirigeants réagissent enfin?

Emilie Salamin-Amar et Rémy Cosandey

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