2024 | 2023 | 2022 | 2021 | 2020 | 2019 | 2018 | |||
2017 | 2016 | 2015 | 2014 | 2013 | 2012 | 2011 | |||
2010 | 2009 | 2008 | 2007 | 2006 | + 100 ans d'archives ! | ||||
Rechercher un seul mot dans les articles :
|
Face à une population en augmentation, il est impératif de trouver des solutions pour construire des toits supplémentaires pour protéger chacun en fonction de ses moyens. Dans nombre de mégapoles dans le monde, la question de la montée des eaux commence aussi à poser d’énormes soucis quant à leur pérennité. Partout, la question urbanistique donne des sueurs froides à beaucoup de gens qui se penchent sur la problématique. Dans notre pays, à l’abri des océans, la sauvegarde des terres arables, des poumons de verdure, des nouvelles exigences écologiques ne nous épargne pas les casse-tête. Que choisir, quel domaine toucher pour combler les manques en logements, en accès routiers, en parkings, en espaces collectifs? Les plans d’aménagement aux trois niveaux de décisions tentent à clarifier les possibilités futures, mais obligent les communes, petites et grandes, à faire des choix cornéliens et réduire au maximum les dégâts potentiels.
Les villes ne voient que dans la densification la solution aux manques de logements adéquats. Du coup, les anciens quartiers de villas, construits à la sortie de la guerre sont vus d’un mauvais œil: pas assez d’habitants au m2. Le point de vue écologique préconise des bâtiments de trois-quatre étages maximum comme structure appropriée, avec espace vert autour, pour la convivialité des jardins. Les lieux associatifs, installés dans d’anciennes usines sont poussés vers l’extérieur, quand ils ne disparaissent pas… Alors où trouver de la place disponible sans faire disparaître des niches de verdure et en même temps préserver une certaine harmonie entre le bâti et les nouveaux quartiers?
De leur côté, les villages s’étendent de plus en plus sur d’anciennes surfaces de vergers, de champs, d’espaces réservés à l’approvisionnement en fruits, légumes, céréales et pâturages. Les forêts, les lacs et les montagnes se demandent encore à quelle sauce ils vont se faire grignoter. C’est souvent la mort dans l’âme qu’on voit disparaître d’anciennes fermes et bâtisses, non protégées, avec leurs jardins, remplacées irrémédiablement par des immeubles. Le charme, la poésie de l’ancien, l’histoire régionale s’effacent par petites touches.
D’autres tendances complexifient la recherche de solutions: des centres de villes et villages souffrent de dynamiques contradictoires. D’une part, ils se retrouvent gentrifiés au détriment des habitants, des petits commerces et ateliers à petits budgets et expulsés vers la périphérie, avec son cortège de transports supplémentaires et onéreux. Ou alors, ils tombent en ruine, la restauration étant trop chère et difficile à engager, au vu des exigences administratives et des souhaits des futurs locataires. A cause de la baisse des taux d’intérêts généralisée, des caisses de pensions, des privés se mettent à construire à tout va, sans répondre précisément aux besoins.
Par ailleurs, pour chaque projet, des arbres magnifiques disparaissent au profit d’un bétonnage accéléré. Pourtant sur ce point, une sensibilité populaire se développe pour leur préservation. Les prétextes généralement avancés pour justifier leur disparition sont la maladie, la vieillesse, cachant qu’ils sont simplement encombrants pour le travail des machines et des ouvriers. Ainsi des sapins, platanes et autres essences qui mettent plusieurs générations pour devenir de beaux et grands compagnons de route, se font tronçonner sans retenue. Le seul argument évoqué pour consoler quelque peu les âmes sensibles est qu’il en sera replanté deux ou trois à la place, mais pendant longtemps, il faudra se contenter de petites queues de rats, qui auront bien des difficultés à survivre.
Si l’on ne peut empêcher l’histoire d’avancer, chaque démarche demanderait concertations multilatérales, avis du voisinage élargi, beaucoup de doigté, consciente pesée d’intérêts: la quadrature est confirmée…
Edith Samba