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Décembre 2019
Le français, garant de la diversité?
Auteur : Didier Berberat

Lorsqu’une organisation internationale a plusieurs langues officielles, le français est toujours l’une d’entre elles. De plus, près de la moitié des 170.000 fonctionnaires internationaux du monde travaillent dans des villes francophones comme Bruxelles, Genève ou Paris. Ces deux éléments pourraient nous faire penser que tout est bien dans le meilleur des mondes pour la langue de Molière.

Or, il n’en est rien. Pour de multiples raisons, notamment culturelles, politiques, économiques ou budgétaires, la langue anglaise domine de plus en plus dans les organisations internationales, vu la mondialisation ambiante. Certains caressent l’espoir que la prochaine sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit) redonnera un nouveau souffle à notre langue. Malheureusement, il s’agit d’une chimère. Côtoyant régulièrement des dirigeants, parlementaires ou fonctionnaires de l’Union européenne, je constate qu’un très grand nombre d’entre eux, qui ne proviennent pas du Royaume-Uni, utilisent exclusivement la langue de Shakespeare, notamment ceux qui sont originaires des nouveaux pays membres.

Si nous souhaitons inverser la tendance et redonner sa juste place au français, il faudra que les quelque 70 pays de la planète membres de la Francophonie, en premier lieu la France, cessent de baisser les bras et revendiquent haut et fort, avec d’autres langues internationales, leur juste place.

Comme le disait un haut fonctionnaire international, Dominique Hoppe: «Il ne faut pas seulement parler de la défense de la langue française, mais aussi et surtout de la langue française qui défend! Qui défend la nécessaire diversité, qui défend la représentativité des peuples et des nations et donc ultimement qui défend l’équilibre démocratique de la gouvernance mondiale».

Didier Berberat
Député au Conseil des États suisse (2009–2019)

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