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Février 2019
Rêveries d'un politicien solitaire
Auteur : Pierre Santschi

Avertissement: avec un titre clin d'oeil à Jean-Jacques Rousseau, malgré son pessimisme quant à la responsabilité personnelle de chaque humain dans son évolution en société, le choix de la présentation par vers rimés (de différentes métriques) désire marquer la nécessité d'intégrer l'art à la politique, au-delà même de la seule réflexion sur les institutions. Bonne lecture et bonne mise en œuvre…

Si l'on s'attarde aux faits de nos gouvernements
Dont l'appareil promeut très hypocritement
Secret, cupidité, corruption, égotisme,
Mépris, peur, faux serments, dénis et juridisme,
On n'avancera pas. Ces maux opacifiés
Par le dit appareil, qui sait les lénifier,
Sont trop favorisés. De plus, le mot «état»
Choisi pour désigner l'institution «État»
Marque un réflexe inné contre l'évolution,
Et met la société, béate, en régression.

Ne peut-on dépasser ce constat réaliste?
Mais optimiste aussi, car si bas descendu
On ne peut que monter
, vers le meilleur, tendu.
Faisons cette ascension, explorant quelques pistes…

Certes, si tout était parfait sur notre Terre,
Rien ne devrait changer! Mais notre condition
Veut que la liberté de créer notre vie
Nous permet de choisir, dans l'énorme inventaire
Des possibles, tous ceux traduisant l'intention
D'aimer
ou d'avoir peur, et selon notre envie.

Lors, transitoirement, on peut trouver du sens
Dans la Constitution, si l'on a la patience
D'en rechercher l'Esprit. Gardons son préambule,
Plus que son corps tricheur où gonfle cette bulle
Qu'est le culte voué à la brute «croissance»
Qui, du char de l’État, détermine l'errance…
Le bien-être du faible, et le Dieu tout-puissant
Y dévoilent sans fard le devoir du pouvoir:
Favoriser toujours l'être plus que l'avoir,
Se montrant à la fois riche et compatissant.

Le culte de la Lettre est le pain des juristes…
Paradoxalement, ne faut-il une norme
De numerus clausus, d'eux et des fétichistes
De l’État dit «de droit»
, qui le font plus qu'énorme?
Dans cette évolution, la Doctrine n'est plus:
L'Esprit prend le relais. D'où l’État s'est complu
La sèche stagnation disparaît peu à peu;
Compétition est morte, et coopération
Vit grâce à des gérants dont le sens est action:
Étant tirés au sort, se contentant de peu,
Ces citoyens normaux ont une saine éthique
Qui leur donne en retour de savoureux viatiques.
Leur fonction est toujours pour un temps limité;
Le secret n'y est plus un vice à inviter.

Quant aux professionnels du service public,
Ceux doués pour ce faire, ils sont accompagnés
Pour toutes décisions, de personnes qui aiment
.
Et l'on obtient ainsi la vraie république
le bon sens est roi, et non cet aligné
Règne du technocrate à l'esprit de système…

Point de «secret d’État»: la transparence est loi!
Aucune association ne peut taire la source
De ses financements, afin que ses ressources
Ne viennent que de faits nets et de bon aloi
.

Droits d'auteur et brevets sont armes destructrices:
On montrera sans frein les œuvres productrices
De vrais soulagements de notre humanité

Qui souffre de ne pas voir la réalité.

Lors, on verra l'allocation universelle
Favoriser l'interaction de ceux et celles
Qui veilleront à l'harmonie en société,
Amour et Beau les animant sans vanité.

Sur ses impôts, chaque contribuable
Décidera la part attribuable
Aux ONG
d'utilité publique,
Le fisc étant une vieille relique
De cet État gaspillant sans contrôle
Et sans mesure, en trahissant son rôle…

S'il faut un parlement, par un scrutin classique,
On réserve d'abord aux élus des partis
Places à proportion du nombre arithmétique
Des votants par rapport à la population,
Et les sièges restants, attribués par ti-
rage au sort
, font ainsi libre délégation.

À cette transition, on peut se consacrer
En préparant, actifs, ce royaume sacré
Offert par le chemin vers une société
Respectant tous les siens
et où chacun s'élance
En haussant le niveau de sa propre conscience!
Mais cette route est longue! Est-ce l'éternité?

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