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Pourquoi avez-vous décidé de collaborer avec le CEAS ?
Il faut changer le mode de transformation du poisson, surtout à cause de la raréfaction de la matière première. La conservation du poisson, c’est notre métier mais il faut qu’il soit plus durable. Il doit aussi devenir plus moderne, même s’il reste artisanal.
Vous le constatez tous les jours, les méthodes traditionnelles engendrent beaucoup de pertes. Comment expliquer que ces pratiquent se perpétuent tout de même ?
Vous savez, notre métier se transmet de mères en filles. Changer des comportements qui sont liés à notre tradition est très difficile et demande du temps. Pour ma part, c’est l’alphabétisation qui a été un déclencheur. Cela m’a permis de me former dans plusieurs domaines et de comprendre qu’il faut commencer par respecter soi-même ce que l’on fait pour pouvoir attirer et convaincre les nouvelles femmes.
Qu’est-ce que le projet a changé pour vous ?
Après avoir contribué à l’élaboration des nouveaux séchoirs du CEAS, nous avons reçu des formations très utiles concernant leur utilisation. On m’a encouragé à participer à une foire à Mbour mais les autres femmes avaient peur car elles pensaient que les produits n’étaient pas d’assez bonne qualité. Moi, j’ai quand même participé avec un emballage financé par mes propres moyens et ça a marché. L’année d’après, beaucoup de femmes m’ont suivi et ont participé à la foire. Le matériel du CEAS nous a donné le courage de faire de bons produits. Aujourd’hui, on réussit à vendre nos poissons séchés au double du prix des autres produits car notre clientèle a vu la différence de qualité.
Ce qui a été très important pour nous, c’est que le CEAS nous a écouté avant de nous accompagner. Il faut écouter et comprendre ce que les transformatrices vivent au quotidien et ne pas juste poser des équipements et repartir.
Source : CEAS