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En 1918, les citoyens suisses bouleversaient les rapports de force politiques au niveau fédéral en permettant aux petits partis d’être eux aussi représentés au Conseil national. Ce bouleversement découlait de l'introduction du système du scrutin proportionnel dont nous célébrions l'an dernier le centenaire. Le 13 octobre 1918 en effet, après deux refus, le peuple acceptait à 66,8% de voix favorables une initiative populaire réclamant l’élection du Conseil national au système proportionnel. L’élection anticipée du Conseil national un an plus tard, en octobre 1919, a alors fortement modifié la composition de la Chambre du peuple.
Cent ans plus tard, tout va bien? Notre système est stable, le pays et la politique ronronnent, nous évitons les polarisations stériles et construisons des compromis; nos élus seraient plus moraux que ceux de nos voisins… Eh, quoi! Nul besoin de s’alarmer; nous n'avons pas de dirigeants assassins comme Poutine ou Duterte. Nous savons même résister aux idées ostentatoires de proto-fascistes à la Trump ou Bolsonaro. Le dernier trublion ayant réussi à accéder au Conseil fédéral à coup de millions et de mensonges déguisés n’a-t-il pas rapidement été «excrété», il y a 12 ans, par un corps politique décidément en bonne santé démocratique? De là à penser que nous avons le meilleur système (immunitaire!) du monde…
Éclairés, matures politiquement, il nous arriverait donc d’être mécontents d’un résultat d’élection ou de votation, mais on devrait être globalement satisfait de notre système… non? Hum! Peut-être, mais à condition de le faire fonctionner comme il se doit: en allant voter!
Dans «Le peuple des moutons», on a lu que les Suisses votent souvent contre leur propre intérêt. Osons une autre analogie animale: si on pose une grenouille dans une poêle d’eau bouillante, elle va aussitôt s’en extraire d’un bond salvateur. Mais – c’est prouvé – si on chauffe l’eau très très progressivement, imperceptiblement, la grenouille va se laisser cuire sans réagir le moins du monde. Cette expérience aurait-elle quelque chose à nous apprendre en termes politiques?
On n’a qu’une seule Terre, et elle chauffe de plus en plus. Ne restons pas de tièdes grenouilles: un sursaut, que diable! Et jusqu’aux urnes le 20 octobre, comme en 1919, tant qu’à faire! On ne franchit pas les gouffres en petits bonds successifs. Comité rédactionnel de l’essor
Comité rédactionnel de l’essor