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Une fin d’après-midi de l’automne dernier, à la gare de Vallorbe. En faisant la manœuvre au volant de sa voiture, une femme, appelons-la Arlette, vient heurter la portière d’une voiture en stationnement. S’ensuit le petit scénario classique: la femme sort de son véhicule, inspecte la voiture qu’elle vient de malmener, porte son regard à la ronde, et puis place un billet sur le pare-brise de ladite voiture. Et elle s’en va.
Un billet avec quoi dessus? Vrai numéro de téléphone? Faux numéro? Allez savoir! Peu après, une autre dame trouve un billet sur le pare-brise de sa voiture, dont la portière est endommagée. Elle compose le numéro inscrit sur le petit billet et, Ô bonheur, elle atteint la personne ayant abîmé sa voiture.
Les deux femmes s’entendent très bien, un devis de carrossier de 725 euros est annoncé quelques jours plus tard, rendez-vous est pris, Arlette apporte l’argent à Fatiha, jeune femme qui porte un voile discret; on dirait presque que les deux femmes sont déjà amies.
On pourrait croire que l’histoire est finie, mais elle ne s’arrête pas là.
Quelque temps plus tard, le téléphone sonne chez Arlette, c’est Fatiha. «Madame Arlette, mon assurance a pris une partie des frais à sa charge, je n’ai payé que 250 euros, je vous dois donc 475 euros.» «Mais non, vous pouvez garder cet argent, votre honnêteté le mérite bien.» «Ce n’est pas possible, Madame. Ce ne serait pas juste. Ma croyance fait que je ne puis tolérer le vol, quelle qu’en soit la manière.»
Et quelques jours après, le paiement de Fatiha à Arlette était fait!
Cette histoire est vraie, elle est arrivée à quelqu’un de très proche.
Et Fatiha, que fait-elle dans la vie? Elle est vendeuse dans un grand magasin.
Par les temps qui courent, cette histoire donne de l’espoir. Que l’on s’imagine la vie de cette personne! Elle a des conditions de travail difficiles, assez précaires, elle vit dans un pays qui n’est pas le sien, qui a une autre culture que la sienne. En plus, elle est exposée quotidiennement aux préjugés du racisme ordinaire, à ce que nombre de braves citoyens font comme amalgames à partir de ce qu’ils entendent dans les médias.
Et, envers et contre tout, elle garde la beauté de son âme.
Je place quant à moi l’année 2019 sous le signe de l’ouverture à l’Autre.
Bernard Walter