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Février 2018
Mais que faire?
Auteur : Jean-Jacques Beljean

Devant l’ampleur inédite des défis qui se posent à l’humanité, la solution la plus simple est de baisser les bras tant leur ampleur nous dépasse, qu’il s’agisse de justice, de paix et de sauvegarde de la création. Qu’est-ce que je peux faire de significatif, d’efficace, à ma petite échelle?

S’il est possible de lancer des initiatives concrètes, il faudra admettre qu’elles ne seront que gouttes dans un océan, si bien intentionnées soient-elles. Je peux certes me servir dans les commerces de mon village. Mais, tout en vendant de l’huile de colza pressée dans la ferme voisine, mon épicerie m’offre peu de produits bios et surtout des grandes marques peu sensibles à l’écologie ou la justice. Mes modestes achats auront peu d’influence sur le climat.

Devant l’ampleur, par exemple, des défis climatiques, la solution est éminemment politique et économique. Les gouvernements, les parlements et les grandes entreprises concentrent en effet la plupart des leviers de changement. C’est donc là qu’il faut agir et tenter de faire amorcer des modes de faire respectueux de la nature et des gens.

Croyez-vous encore qu'une croissance
infinie soit possible sur une planète
où les ressources sont limitées?
– Frédéric Beigbeder

Les chefs d’Etat comme les dirigeants des grandes entreprises sont sensibles à leur image car ces dernières influencent le choix des citoyens et des consommateurs. Prendre la plume ou user du clavier produira un effet de levier important, surtout si de nombreux citoyens ou consommateurs le font. Par lettre, par courriel et aussi sur les réseaux sociaux, en diffusant des opinions propres à promouvoir justice, paix et sauvegarde de la création. Il faut apprendre à écrire, simplement, mais fermement, aux grands de ce monde: MM. Trump, Erdogan, El Assad, Poutine, Netanyahou, Xi, aux dirigeants des grandes entreprises. Toutes leurs coordonnées se trouvent sur un moteur de recherche. On peut même écrire au Conseil d’Etat neuchâtelois pour que ses prochaines mesures budgétaires arrêtent de viser les démunis. On peut appuyer ces démarches par des courriers aux journaux et médias, petits et grands.

Certes, cette démarche demande un certain courage. Car les grands paraissent inaccessibles et font peur. Mais le courage vient avec la pratique et les organisations comme Amnesty International ou l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture, dans leur domaine, ont prouvé l’efficacité de leurs démarches.

Ce mode de faire me paraît urgent car sans décisions politiques et macroéconomiques, les choses ne changeront pas suffisamment rapidement, surtout en ce qui concerne le climat et les conséquences de ses changements sur le destin des populations et les migrations. C’est donc prioritaire. N’ayons pas peur de le faire; cela démultipliera l’impact dès qu’une autorité sentira assez de pression pour envisager des changements. L’essor pourrait nous proposer une démarche à chaque édition.

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