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En tant que famille avec deux enfants, nous avons pris de bonnes habitudes pour arriver à un comportement plus écologique: achat au marché de notre nourriture de production locale et si possible bio, réduction et compostage des déchets, objets et mobilier de seconde main, lessive aux noix de lavage, mobilité sans voiture, tous ces nombreux gestes font partie de notre quotidien et nous donnent ainsi une meilleure conscience envers la protection de notre planète. Mais est-ce suffisant?
Régulièrement je me rends compte que notre bonne volonté d'appliquer ces gestes écologiques est très vite influencée et envahie par l'omniprésence de la société de consommation, dont les stratégies de ventes sont de plus en plus agressives. Il est en effet difficile de résister à toutes les offres d'achat, de nouveaux produits mis à portée de main, des tendances et des modes. A-t-on besoin de tout cela? Vouloir vivre de manière écologique et voir quotidiennement autour de soi cette foule de gens qui se laissent aller dans le courant de la surconsommation et du gaspillage n'est pas chose facile. Il est étonnant que malgré tous les savoirs autour de la fabrication d'appareils et d'objets, leur élimination, leur bilan écologique et les aspects sociaux cachés, la plupart des gens ne semblent pas se soucier de perpétuer ce comportement d'achat compulsif.
En tant qu'architecte, je me rends compte que, très souvent, c'est aussi le lieu d'habitation qui empêche un comportement plus responsable. On est vite limité dans son champ d'action: comment chauffer son appartement plus écologiquement, où sécher le linge à l'air libre, comment améliorer la qualité de l'espace public dans son quartier et avoir peut-être l'occasion de cultiver un petit jardin au pied de l'immeuble? Je suis affligé de voir partout la construction effrénée de nouveaux immeubles standards, dont la production d'appartements semble correspondre uniquement à la société de consommation, et de quartiers qui ne permettent aucune appropriation par les habitants.
Heureusement, des lieux pour vivre autrement commencent à surgir partout et de plus en plus nombreux. Des communautés, souvent sous forme de coopératives d'habitation, construisent leurs propres immeubles, correspondant à leurs idéologies et leurs critères sociaux et écologiques. Je considère que de tels lieux de vie peuvent profondément influencer la société et changer durablement les habitudes. Afin de pouvoir changer ce cadre de vie et le rendre accessible à chacune/chacun, l'enjeu dépend de différentes entités: les politiques qui favorisent de tels projets, les investisseurs qui n'ont pas peur de réaliser de nouvelles formes d'habitat, les planificateurs qui incluent les aspects sociaux et écologiques de la société, et finalement la volonté et le soutien de chacune/chacun pour permettre de créer de tels lieux de vie.