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Le gaspillage d’eau et son usage pour combler des besoins énergétiques exacerbés par la croissance menacent la survie de nombreux êtres humains. Les Nations unies tirent la sonnette d’alarme.
L’«or bleu» est en péril. Si ce constat relève de l’évidence depuis plusieurs années, les dernières études menées notamment par les Nations unies sont inquiétantes. Elles relèvent les dangers croissants qui menacent l’avenir de l’eau, sans laquelle pourtant toute vie sur terre est impossible.
Aujourd’hui déjà, 768 millions de personnes n'ont pas accès à une source sûre et régulière et 2,5 milliards n'ont pas de sanitaires corrects, alors qu’environ 20% des aquifères de la planète sont surexploités, selon des chiffres publiés par l'ONU en mars.
Et la situation ne devrait aller qu’en s’aggravant. Sous l’effet de la croissance économique et démographique, notamment des pays émergents, la demande d’énergie va croître de plus d’un tiers d’ici 2035 – dont 60% rien que pour la Chine, l'Inde et le Proche-Orient. Or, l’énergie représente le deuxième plus gros poste de consommation d'eau au monde (15%). Elle se place derrière l’agriculture qui bat tous les records (70%), mais devant l’utilisation domestique (10%).
Quant aux énergies renouvelables, leur part ne pourra augmenter massivement que si les subventions aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) sont amputées, souligne l'Unesco.
Les changements climatiques dont la désertification intensifient encore le phénomène de raréfaction de l’eau. Ainsi, d’ici 2050, plus de 40% de la population mondiale vivra dans des zones en stress hydrique «sévère», principalement dans une grande zone s'étendant du Nord de l'Afrique au Proche-Orient jusqu'à la partie ouest de l'Asie du Sud.
Un tableau sombre donc, qui appelle à s’interroger sur notre consommation et nos besoins réels. Or malgré leur réputation écolo, les Suisses n’ont pas de quoi être fiers. La consommation d'eau dans notre pays devrait ainsi être divisée de moitié pour passer de 4200 à 2000 litres par jour et par habitant, si l’on en croit les chiffres qu’avançait en juin dernier la Fondation suisse pour l'environnement.
Oui, vous avez bien lu: 4200 litres par jour, que la Fondation calcule comme suit: 160 litres utilisés dans le quotidien domestique et 4000 litres pour la production des biens de consommation – produits à près de 80% à l'étranger, souvent dans des pays qui souffrent d'une pénurie d’eau. Décidément, consommer local n’a jamais été si pertinent.