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En Suisse, mille paysans ferment boutique chaque année, quand ils ne choisissent pas d’en finir avec la vie. Et ceux qui continuent travaillent comme des forcenés pour gagner un salaire de misère. Les épouses sont obligées de trouver un emploi à l’extérieur. En cause: une politique fédérale agricole toujours plus contraignante. Entre suicides, divorces et surcharge administrative: rencontre avec des hommes qui en ont gros sur la patate.
La paysannerie est devenue un métier à risques. Nouvelle politique fédérale, contrôles sur les surfaces et la détention des bêtes, prix du lait sous le seuil de rentabilité, les paysans suisses paient un lourd tribut à la modernisation de l’agriculture. Rien ne va plus avec le lait, à cause de son prix, beaucoup ferment leur salle de traite. Les petites laiteries disparaissent, privant les producteurs d'un lien social important.
Dès le 1er janvier 2014, les paiements directs vont essentiellement au maintien du paysage et de la biodiversité plutôt qu’aux têtes de bétail. Conséquence: le cheptel va diminuer. Mais ce qui augmente, c'est le sentiment d’être sous tutelle et surtout l’incertitude quant à l’avenir. Beaucoup témoignent: on n’est plus compris, à peine tolérés pour les publicités touristiques et le profit de la grande distribution. Entre normalisation sociale et disparition, les témoignages sur le terrain ont la valeur d’un réquisitoire.
Par ce forum, l’essor tient à tirer la sonnette d’alarme. Il est temps que nos autorités prennent des mesures pour sauvegarder une agriculture saine et de proximité. Il est temps de lutter efficacement contre la malbouffe et de contribuer ainsi à améliorer la santé de la population.