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Le 18 mai prochain, quatre objets fédéraux seront soumis au vote du peuple. Deux d’entre eux sont intéressants mais ne sont pas directement liés aux valeurs énumérées dans la charte de l’essor: l’arrêté fédéral sur les médecins de famille et l’initiative populaire pour que les pédophiles ne travaillent plus avec les enfants. Les deux autres ont fait l’objet d’une discussion au sein du comité rédactionnel: le référendum contre le mécanisme d’acquisition de 22 avions de combat Gripen et l’initiative populaire pour un salaire minimum.
Le Gripen tout d’abord. L’essor considère que cet achat, qui se monte à plus de trois milliards de francs, est déraisonnable du point de vue financier et inutile du point de vue de la sécurité. L'achat de nouveaux avions de combat en ce moment contrevient à toute logique financière et bloque pour de nombreuses années des milliards de francs payés par les contribuables, argent qui pourrait être mieux utilisé pour les assurances sociales. Il faudra redéfinir clairement le mandat de l'armée et en particulier le rôle de l'armée de l'air avant d'envisager tout achat de nouveaux avions de combat. Les forces aériennes existantes suffisent à remplir les tâches de police et de défense aérienne nécessaires aujourd'hui.
L’initiative sur les salaires minimums ensuite. La Suisse est un des pays les plus prospères du monde. Sa richesse est l’œuvre des travailleurs et des travailleuses. Or, presque une personne sur 10 gagne moins de 22 francs de l’heure, soit moins de 4000 francs par mois pour un travail à plein temps (sans 13e mois). Pour la riche Suisse, que 330’000 personnes travaillent durement pour gagner si peu est indigne. Nombre de professions sont concernées, de la vendeuse à l’horticulteur en passant par le coiffeur et la serveuse.
Accepter l’initiative sur les salaires minimums, c’est protéger les salaires suisses de la sous-enchère. Le oui protégera aussi les patrons corrects de la concurrence à bas prix. Certains profiteurs font pression sur les salaires de leur personnel afin d’en tirer avantage. L’initiative sur les salaires minimums permet de les en empêcher. Car, si le même salaire minimum s’applique à tout le monde, les patrons ne pourront plus monter l’une contre l’autre main-d’œuvre étrangère et main-d’œuvre indigène en versant des salaires de dumping. Et c’en sera fini pour eux d’offrir des prix inférieurs à ceux de leurs concurrents.
Tout le monde en bénéficiera. Les employeurs qui versent des salaires décents n’auront pas à craindre une concurrence déloyale. Les contribuables n’auront plus à régler l’addition via l’aide sociale. Et les personnes qui touchent des salaires très bas auront plus d’argent. Parce que le salaire minimum augmentera le pouvoir d’achat et créera des emplois, l’économie s’en trouvera renforcée.