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D'informatifs, les médias sont devenus normatifs puis formatifs. Censés nous informer, les médias ont fini par nous formater aux exigences des besoins de l'industrie et de l'économie et ont réussi à instiller en nous les fondements de la société de consommation rendue incontournable. Pour preuve, il n'y a qu'à faire le décompte des mots-clés principaux utilisés lors des reportages ou dans les commentaires de presse et nous pouvons constater qu'en moins de cinq minutes d'écoute ou de lecture, nous pouvons dénombrer une forte quantité de mots signifiants tels que: «compétitivité, plus-value ajoutée, bénéfice, profits, LE marché, les bourses, les besoins de l'industrie, les consommateurs que nous sommes, etc.», qui tous nous renvoient à l'idéologie actuelle, soit celle qui définit cette société de consommation basée sur les marchés libéralisés et la production industriel où la poursuite du coût le plus bas pour faire le plus de bénéfice est la règle.
Beaucoup de ces articles et reportages ne sont en fait que des «publi-reportages» et visent à placer des produits et, en créant une mode dominatrice et des compulsions d'achat, cherchent à inciter les gens, réduits à l'état de consommateur, à les acheter.
En fait, les médias servent surtout à former les mentalités et à s'assurer que les gens se mettent en diapason avec le mouvement de consommation censée faire marcher l'économie et rapporter des milliards de bénéfices aux actionnaires et aux capitaines d'industrie. Le choix des articles se fait donc selon quelle promotion on veut donner à quel objet de consommation. Si la tendance est à la montre, il y aura des reportages sur tout ce qui tourne autour de la montre et c'est la même chose pour les voitures, les parfums, les barres chocolatées ou n'importe quel autre objet ou produit susceptible de rapporter gros.
On pourrait déduire de ce qui précède qu'il y aurait une espèce de nomenclature occulte qui «contrôlerait» les médias et qui orienterait leurs contenus mais en fait, nous sommes tous complices de cet état de fait par notre participation à ces jeux médiatiques, par notre réceptivité à ces injonctions et notre volonté d'être «dans le vent», par notre incapacité de voir où ces médias veulent en arriver et notre propension de nous jeter sur tout ce qu'ils disent sans aucun esprit de discernement, ni même l'envie de questionner sévèrement leurs motivations et intentions.
Notre complaisance vis-à-vis des médias leur donne un crédit qui leur permet d'aller jusqu'au bout de cette logique de vente, ce qui renforce leurs tentatives d'influence qui nous modèlent selon leurs critères. Tant qu'il n'y aura pas une objection populaire contre cette logique, il n'y aura aucune raison pour que les médias cessent cette manipulation et reviennent à des vrais reportages montrant la réalité du monde et les conséquences de la mentalité économique sur nous et sur la société en général comme le font quelques rares titres exemplaires tels que Le Courrier de Genève ou Le Monde Diplomatique de Paris.