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Chaque jour, la lecture des journaux nous donne des raisons de nous indigner de la façon dont la société traite des êtres humains et toujours à l’aune du profit. J’ai choisi deux cas: l’un émanant d’une multinationale, l’autre des décisions de la Confédération.
Dans le journal de la Déclaration de Berne n° 218 de novembre dernier, je lis que Nestlé a lancé en 2010 son «plan Nescafé». D’ici à 2021, la firme veut investir 500 millions de francs «dans la recherche agricole et des projets de formation continue en milieu rural, afin d’augmenter la production de café et de réduire la consommation d’eau et l’utilisation de pesticides». Une action qui paraît louable et pourtant… Prenons l’exemple du Mexique, 7ème producteur mondial de café et 2ème producteur mondial de café bio. Au Mexique, 95 % du café cultivé est de l’arabica, la meilleure qualité et qui est d’un bon rapport financier pour les cultivateurs (500'000 familles vivent de cette production, le plus souvent dans de petites exploitations). Maintenant, Nestlé veut imposer au Mexique la culture du café robusta, de moindre qualité et dont le prix n’atteint pas la moitié de celui de l’arabica. Les cultivateurs sont encouragés à arracher les plants qui leur rapportent pour cultiver des plants «offerts» par Nestlé, ceci avec un risque de surproduction qui fera encore baisser les prix! Point positif, la résistance semble s’organiser.
Second exemple: le Courrier du 22 décembre dernier consacre une pleine page au mandat donné par la Confédération à une firme privée, ORS Service, qui gère pour son plus grand profit les 7 centres suisses d’enregistrement des demandeurs d’asile.
Alors qu’on pourrait attendre qu’un personnel qualifié, recruté par les services de la Confédération, s’occupe le plus humainement possible des personnes très souvent traumatisées qui arrivent dans les Centres (avant, c’était les organisations humanitaires qui en étaient chargées), c’est maintenant une société privée qui a obtenu ce mandat. Forte de 300 collaborateurs, son chiffre d’affaires est de 55 millions de francs et ses bénéfices sont à l’avenant. Un exemple: dans la banlieue zurichoise, ORS facture 7000 francs par mois l’hébergement d’une dizaine de requérants. Ces gens, jeunes pour la plupart et déjà là depuis des années en attente d’une décision, sont livrés à eux-mêmes dans une maison délabrée; une employée passe deux à trois fois par mois pour effectuer un contrôle. Sur le dos de ces malheureux, ORS fait un bénéfice de 66'000 francs par an… une réalité qui se passe de commentaires!
Et, depuis que j’ai rédigé cet article, j’aurais eu pléthore d’autres exemples à relater!
Christiane Betschen, L’Orient