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Mireille Valette, Editions Xenia, 2012
Le sous-titre du livre de Mireille Valette est explicite: L'essor du radicalisme islamique en Europe illustré par l'exemple. L'auteure ne s'en prend pas à l'islam (elle parle même plusieurs fois de l'islam des Lumières) mais au radicalisme qui est en train de gangréner le monde. Elle n'est pas la seule à faire ce constat: «Nombreux sont les musulmanes et musulmans accablés par l'intégrisme qui se répand aujourd'hui. Tous se battent contre l'obscurantisme et pointe souvent de manière implacable la médiocrité intellectuelle propagée par l'islam réactionnaire».
En 200 pages incisives, Mireille Valette mène une charge sans concession contre les responsables de la situation. Elle stigmatise l'attitude des politiciens et des élites, en particulier de gauche: «Après avoir rappelé dans chaque polémique leur attachement à leurs valeurs de base, ils acceptent des revendications qui leur sont totalement contraires. Dès qu'il s'agit d'islam et de musulmans, les idéaux s'envolent. Oubliée la défense de l'égalité des sexes, de la liberté d'expression et de religion, oubliée la liberté des mœurs, la séparation de l'Eglise et de l'État et l'opposition à l'emprise du religieux dans l'espace public. Oubliée la simple défense des droits humains. Pour ces alliés de souche, la séparation des sexes et le port du foulard sont vus davantage désormais comme des coutumes que comme elles sont: une vaste et inquiétante régression».
L'auteure rappelle que, depuis le 11 septembre 2001, 18'000 attentats ont été commis dans le monde au nom de l'islam et généralement au cri de «Allah est grand». Mais «les politiques ne proclament jamais aussi fort que l'islam est une religion de paix que lorsqu'on fait exploser des bombes en son nom».
Mireille Valette souligne que l'énorme majorité des musulmanes et des musulmans qui vivent en Suisse sont des modérés. Mais pourquoi ne luttent-ils pas contre le radicalisme et le terrorisme? Et pourquoi ne s'émeuvent-ils pas des discours anti-occidentaux de tant de leurs «frères», et ceci dans des sociétés où ils bénéficient de droits et de libertés qu'aucun pays musulman n'a jamais concédés à sa population?
L'auteure propose une solution constructive: «Le radicalisme qui règne peut encore être combattu. Pourquoi ne pas conclure avec les responsables des mosquées des chartes où ils reconnaîtraient le cœur des libertés assurées par nos constitutions? Pour ne pas les stigmatiser? Oublions ce mot magique qui sert à neutraliser la critique. Il n'a aucun sens: en quoi des musulmans acquis aux valeurs de la démocratie se sentiraient-ils stigmatisés par la prévention d'un extrémisme qu'ils disent condamner et dont personne ne peut contester la montée en puissance».
Le livre de Mireille Valette doit être lu et médité car il met sérieusement en garde: «Après le nazisme et le communisme, l'Europe veut-elle expérimenter le totalitarisme islamique?» Et la conclusion est sévère: «Nos sociétés ciblent les adversaires du radicalisme bien davantage que les radicaux eux-mêmes».