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M'inspirant d'Ivan Illich, auteur du livre «Une société sans école», je dirais que lepéril de l'école obligatoire est celui d'une pomme qui, dèsle début de son développement, contenait en germe le ver qui doit la pourrir à terme. Une observation en profondeur démontre que nous avons en germe, dans cette institution mondialisée, l'origine du mal développement de la société moderne.
L'école, et son prolongement dans ce qu'on appelle aujourd'hui «Haute école», est l'institution qui a mis au pinacle la science moderne dont dérive le «système technicien». Or, ce système n'a développé que des valeurséphémères induisant de fausses activités et des aspirations inutiles éloignant les hommes de leur vrai but. Elle élève l'artificiel et rabaisse le naturel, entravant une véritable évolution des sociétés humaines. Exemple frappant dans les sciences dites médicales, qui deviennent contreproductives en créant plus de misères que de soulagement; et qui, en processus final, mènent à la ruine.
Les faux besoins se développent à partir de lascolarité (quel parent n'en a fait l'expérience sur ses enfants…). L'école développela prétention de se distinguer avant les autres,ce qui conduit à la spécialisation de savoirs très pointus, mais déconnectés de l'ensemble ou globalité des phénomènesnaturels.On développe ainsi un vide qui ne peut se combler que dans la vanité.
J'ai vécu cela dans les années 70 en Afrique où mon mari, alors, enseignait les sciences dans un collège de brousse (cela dans un but pécuniaire, car son intérêt était ailleurs…). Les notions enseignées (physique, chimie) étaient totalement inutiles aux élèves et produisaient chez ceux qui, malins, en émergeaient en réussissant, un état d'esprit tout à fait malsain. Cela illustre de façon caricaturale la dérive inévitable d'une telle institution, en quelque sorte «horssol».
A mon avis, nous allons (comme le démontre bien Pierre Lehmann) vers un collapse de la société engendréepar l'école moderne. Une société qui n'a pas enseigné à ses jeunes l'importance des cyclesnaturels, qui nous relient à la vie véritable.