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Au moment où le Conseil des États vient de débattre de la première tranche de la 6e révision de la Loi sur l'assurance invalidité, il est sans doute utile de réfléchir à la situation des personnes atteintes d'une déficience physique, sensorielle ou mentale qui ne parviennent que très difficilement à s'insérer sur le marché du travail. Le néolibéralisme ambiant en est-il responsable? En partie certainement car il est indéniablement à l'origine de la recherche de l'efficacité maximale et de la performance à tout prix. Celle ou celui qui ne peut soutenir un rythme effréné est systématiquement exclu du marché du travail. Par ailleurs, le recours à l'automation a supprimé nombre de travaux qui étaient autrefois confiés à des employés dont les performances étaient ralenties par une santé altérée. Aujourd'hui, ces personnes ne trouvent plus de travail et doivent soit œuvrer au sein d'ateliers protégés, soit vivre grâce à une rente de l'AI.
Or, la 6e révision de l'AI prévoit de supprimer 12'500 rentes et de remettre au travail les personnes qui auraient pu en bénéficier. Cependant, le Conseil fédéral ne dit pas comment les employeurs vont être incités à engager ces rentiers déboutés. Aucune clause de la Loi sur l'AI ne fait obligation aux employeurs d'engager un certain nombre de personnes handicapées. La Confédération escompte faire une économie substantielle mais il est évident que les sommes économisées par Berne seront à la charge des cantons et des communes qui devront, par le biais de l'aide sociale, offrir un minimum vital aux requérants qui n'obtiendront pas de rente et qui ne trouveront pas d'emploi.
L'avenir est donc sombre, non seulement d'ailleurs pour celles et ceux qui sont reconnus comme atteints d'un handicap mais pour tous les travailleurs potentiels qui ne seront pas en mesure de supporter la charge d'un stress induit par l'obligation d'être compétitif.
Malheureusement, les milieux politiques, en particulier ceux de droite, ne semblent pas être conscients de la situation dramatique que vivent des personnes atteintes dans leur santé et qui doivent, de surcroît, affronter des difficultés financières qui pourraient leur être évitées. On ne songe qu'aux économies et nullement au bien-être de concitoyens déjà suffisamment éprouvés. Faute de moyens, les associations de personnes handicapées peinent à se faire entendre. La lutte doit toutefois se poursuivre; elle sera longue. Lorsque davantage de Suissesses et de Suisses seront touchés par l'insécurité provoquée par le néolibéralisme, les choses commenceront peut-être à changer car la réaction s'organisera. Souhaitons que ce temps ne soit pas trop éloigné!