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Après avoir excellé dans la poésie et le récit, Mousse Boulanger s'est lancée tardivement dans le roman. Coup d'essai réussi: ses lecteurs et ses admirateurs – dont nous sommes, avouons-le – sont comblés.
Du sang à l'aube nous fait un peu penser au roman Le Juge et son bourreau de Dürrenmatt: temps exécrable, atmosphère angoissante, policier meurtrier. Mais là s'arrête la comparaison: la campagne genevoise n'est pas le Plateau de Diesse et les personnages de l'écrivaine sont de ceux qu'on pourrait croiser tous les jours dans la rue. Et comment ne pas s'attacher à Marie-Mara, détective amatrice retraitée, pleine de dynamisme et de bon sens?
Suicide ou crime? Mousse Boulanger sait entretenir le suspense. Avec une écriture alerte et précise, tantôt oppressante («On se serait cru dans un film d'horreur, juste avant que le fantôme n'apparaisse»), tantôt lyrique («La nature éclatait de beauté sous les derniers rayons du jour»), elle a su mêler adroitement une histoire vraie et la fiction, réussissant finalement une œuvre bien charpentée.
Du sang à l'aube se lit d'une seule traite, non seulement parce qu'il s'agit d'un roman court (une centaine de pages), mais surtout parce qu'on est impatient de connaître le dénouement. Et celui imaginé par Mousse Boulanger réserve bien des surprises!