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La commission «Migrations féminines» de la Communauté de travail pour l’intégration des étrangers a pour mandat principal d’identifier les problématiques liées aux migrations féminines et de proposer des mesures favorisant les conditions des femmes migrantes. Elle a organisée récemment une journée d’information et de dialogue ouvert à toute la population mais en particulier aux communautés étrangères du canton de Neuchâtel.
Il était donc logique que la commission ait choisi des thèmes susceptibles d’intéresser, voire de concerner directement les femmes migrantes. Le but était de les informer sur leurs droits et leurs devoirs dans les domaines de la violence domestique, des mariages forcé et des mutilations génitales féminines. De manière très succincte, permettez- moi d’expliquer le choix des trois sujets retenus.
Nous avons abordé tout d’abord la problématique de la violence domestique. Ce sujet est malheureusement propre à toutes les époques et à toutes les civilisations. Hier, on n’en parlait pas, les secrets étant jalousement gardés dans le cadre familial. Aujourd’hui, avec l’évolution des moeurs, les progrès de la communication et l’épanouissement de la femme au travers de son activité professionnelle, la violence domestique est davantage visible et plus personne ne peut jouer à l’autruche pour ignorer le problème.
Le deuxième thème concerne plus précisément les femmes qui viennent de pays ayant des traditions différentes de celles de notre pays. Il s’agit des mariages forcés. En Afrique, en Asie, même en Europe (notamment dans certains pays de l’ex-Yougoslavie), des femmes sont mariées de force parce que leurs familles ont choisi pour elles. Ce qui devrait être un acte d’amour s’est transformé en «arrangement» ou en «affaire». La pratique du mariage forcé est évidemment condamnée par la Convention de l’ONU sur les Droits de l’homme.
Dernier thème, encore plus important mais difficile à aborder: celui des mutilations génitales féminines. Il s’agit là d’une coutume qui se perd dans la nuit des temps mais dont l’actualité ne cache pas la barbarie. Ce terme convient bien pour la qualifier car comment appeler autrement l’acte consistant à mutiler pour toujours des jeunes filles, les privant d’une partie d’elle-même et les empêchant de vivre pleinement leur sexualité. Dans son article 3, la Convention européenne des Droits de l’homme proscrit clairement les traitements dégradants. Elle oblige même les Etats à prendre les mesures nécessaires pour éviter de tels traitements.
Nous n’avons bien entendu pas eu la prétention d’amener des solutions toutes faites. Mais nous avons voulu apporter notre contribution, informer celles et ceux qui le désirent, et surtout offrir à tous la possibilité de témoigner et de se faire entendre.
Voilà, dans les grandes lignes, les trois sujets importants qui ont été abordé lors de cette journée. Il convient encore de souligner que le Conseil d’Etat neuchâtelois, dans son rapport au Grand Conseil de 2007 sur les priorités fixées en matière de politique d’intégration, présente les exigences de respect total de droit suisse. Les trois thématiques abordées sont régies par des législations et leur pratique représente une atteinte grave aux droits fondamentaux et à la dignité humaine.
Cette journée a connu un grand succès. Par la qualité des orateurs tout d’abord. Ensuite par le nombre des participants (plus de 70) et l’intérêt qu’ils ont montré. Cette réussite encouragera la commission «Femmes migrantes» à renouveler l’expérience l’année prochaine. La maltraitance est hélas un sujet qui est loin d’être épuisé.