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Lorsqu’en 2000, les membres du comité de l’Essor ont modifié la maquette du journal, c’est Jeanlouis Cornuz qui proposa cette nouvelle phrase emblématique tirée du merveilleux poème d’Eluard. Ce poème lui va si bien, qui parle d’innocence, de justice, de liberté, mais aussi d’enfant, de gentillesse, de camarade, de village, de femmes, d’amis… Jeanlouis reprit la responsabilité de la rédaction en 1995 au moment où le journal, à la veille de fêter ses 90 ans, risquait de disparaître faute de relève. Il s’agissait bien alors de faire revivre une belle aventure et de trouver les mots qui évoquent la beauté du monde et des humains mais qui ne passent pas sous silence leur part d’ombre: l’injustice et le meurtre.
Les trois années de Jeanlouis à la tête de l’Essor furent en effet marquées par une controverse à propos d’Israël et de la Palestine, qui obligea les membres du comité, comme ce fut souvent le cas au cours de l’histoire du journal, à réaffirmer clairement leur ligne rédactionnelle. Jeanlouis fit front, qui n’a jamais eu la langue dans sa poche. Il a toujours su, notamment par l’usage incisif de ses vastes références culturelles, remettre chacun à sa place et nous inciter à faire la part des choses sans mièvrerie. Sa capacité d’indignation, teintée parfois d’un cynisme que son humour et sa drôlerie estompaient rapidement, reste une vertu que l’Essor se doit de cultiver.
Ce fut pour moi un honneur de succéder à cette riche personnalité dont j’ai apprécié le mélange de rigueur historique et de foisonnement d’idées et de souvenirs. J’ai reçu cette offre comme une marque d’amitié et de reconnaissance mutuelle d’une convergence de valeurs. Comme s’il m’avait donné une tape sur l’épaule: «A toi de jouer maintenant!». Merci Jeanlouis.
Alain Simonin
(rédacteur responsable de 1998 à 2005)