2024 | 2023 | 2022 | 2021 | 2020 | 2019 | 2018 | |||
2017 | 2016 | 2015 | 2014 | 2013 | 2012 | 2011 | |||
2010 | 2009 | 2008 | 2007 | 2006 | + 100 ans d'archives ! | ||||
Rechercher un seul mot dans les articles :
|
L’auteur le précise d’emblée: si son ouvrage est sous-titré Journal du soir, c’est parce que les matins de sa vie lui sont désormais comptés. Mais l’âge n’a altéré ni la fougue de l’écrivain, ni l’élégance de son style, ni la vigueur qu’il met dans la condamnation des lâchetés du monde, ni la tendresse avec laquelle il décrit ses rencontres avec quelques grandes figures contemporaines.
Louis-Albert Zbinden écrit pour comprendre le monde. A travers ses jugements sur les individus et la société se profilent les éléments d’une morale personnelle où l’imprécation pour les outrages infligés à l’homme alterne avec l’éloge du bien et du beau. A cheval entre ses origines jurassiennes et sa résidence parisienne, il revisite ses souvenirs, énumère ses craintes, crie ses joies et ses espérances. En 280 pages denses, il offre un kaléidoscope d’images et de sentiments, il fait partager à ses lecteurs son immense culture et son idéal de paix, il montre du doigt les menaces qui pèsent sur l’humanité.
Sa détestation du sectarisme est aussi forte que l’amour qu’il porte à la nature et l’estime qu’il accorde à certains hommes remarquables (Kazantzakis, Paul Ricoeur, Jean Ziegler). Citons un passage particulièrement incisif: «Le protestantisme américain me fait honte. Les sociologues ont beau le décrire comme un phénomène de société, il accable la Réforme et blesse les consciences. Embrigadé par l’administration Bush, il cautionne l’atteinte aux droits de l’homme. (…) Le danger de l’angélisme est d’investir l’espace public, et d’y déposer le limon du sectarisme et d’un libéralisme ennemi de l’égalité démocratique».
Virtuose des mots, Louis-Albert Zbinden souligne cependant qu’il faut se méfier d’eux: «Les mots ne sont rien. L’important est l’usage qu’on en fait. Les mots sont dangereux. Ils nous orientent ou nous trahissent. Faits pour exprimer la pensée, ils la trahissent aussi». Mais lui ne trahit rien, fidèle à ses convictions et à ses valeurs. Son livre est à la fois un hommage au bon sens et à la générosité et une critique sans concession des médiocres et des méchants. Il permet de raffermir notre foi en un avenir plus serein que le monde d’aujourd’hui.