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Le thème de la créativité recouvre quasiment toutes les activités de l’homme, celles des multiples domaines artistiques, celles de la recherche scientifique; ce thème englobe également le vaste champ de la vie sociale des peuples de la terre. L’émergence de la conscience semble être à l’origine de toutes les capacités créatrices, concept qui est mis en lumière par de nombreux philosophes et en particulier Hubert Reeves qui s’est récemment adressé à un grand public à Genève. L’émergence de la conscience nous permet de nous questionner sans cesse sur le présent et de développer une autre vision du futur. Après avoir raconté l’incroyable histoire de notre univers et l’apparition de l’homme sur la terre il y a des millions d’années, Hubert Reeves, éminent astrophysicien, a exprimé sa crainte de la disparition définitive de l’homo sapiens.
Pourquoi cet événement serait-il catastrophique, s’est ensuite demandé l’auteur du «Mal de Terre». C’est que les êtres humains ont créé des choses uniques, irremplaçables: la culture, les arts, des découvertes et exploits scientifiques souvent extraordinaires, enfin la prise de conscience de la valeur de la vie, de la compassion. Hubert Reeves a insisté sur le fait que notre cerveau s’est développé très progressivement au cours des millénaires et est capable d’éprouver le sentiment qui rend sensible à la souffrance d’autrui.
Avons-nous assez d’imagination créatrice pour relever l’énorme défi que représente cette 6e extinction, celle de l’homme lui-même et dont nous serions responsables? Il faut préciser qu’au cours des périodes géologiques, il y a eu plusieurs catastrophes naturelles majeures qui ont mis en question la survie même des formes animales. On appelle ces désastres les extinctions qui nous ont précédés, au nombre de cinq. Depuis des siècles les hommes ont tenté d’apporter plus de justice, une répartition des biens de consommation plus égalitaire, de créer des projets pour un meilleur «vivre ensemble». Jusqu’à présent, les tentatives de changer le monde ont échoué – révolutions successives, génocides, plusieurs catastrophes écologiques, etc. – Et, depuis quelques années, le néolibéralisme est le nouveau credo économico-financier; le nouveau paradigme proposé au sujet humain est la valeur du marché. Jean Romain, écrivain et philosophe, a écrit que «la généralisation de la marchandise est le seul universel qui ait une puissance planétaire et il structure les choses bien au-dessus de la politique ou de la morale usuelle». Et le philosophe craint «que notre néomodernité ne trouve pas en elle le fort principe d’opposition dont le monde aurait tant besoin pour être sauvé».
Pourtant, sans faire l’éloge de la création ou de valeurs spirituelles salvatrices et immuables, j’entrevois des possibilités de vivre autrement dans la plupart des sphères d’activité. J’aborderai divers domaines concrets comme celui de l’éducation ou encore celui de l’agro-alimentaire dans une prochaine édition.