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Je peux imaginer que ces deux déviations trouvent une proche origine. La volonté de séduire, de convaincre au coup par coup afin d’atteindre plus rapidement l’objectif fixé les relie. Deux processus pour relater un événement, lui donner une interprétation sans le relier à ce qui l’entoure.
Le populisme se satisfait d’une réaction ponctuelle de charme en voulant la faire partager par d’autres. La démagogie poursuit une semblable voie avec la volonté délibérée, mais discrète, de tromper. Quelles sont les raisons qui se trouvent au cœur de ces deux démarches? Manifestement elles touchent aux personnalités de celles et ceux qui appliquent de telles méthodes. Lorsqu’une personne ne parvient pas à équilibrer ses relations aux autres, elle cherche à se sécuriser. Pour se faire, elle se soumet ou cherche à prendre le pouvoir. Deux manières contradictoires de surmonter une angoisse par ailleurs fort compréhensible. Des raisons que l’on ne met pas en évidence, les laissant aux bons soins des psychologues et autres travailleurs sociaux. Il n’empêche que les difficultés à établir des relations équilibrées avec les autres jouent un rôle non négligeable et peut aboutir à ce qu’il est coutume d’appeler «la recherche du pouvoir».
Notre tendance à ne voir que l’effet sans les causes se manifeste dans l’appréciation que nous portons sur le populisme et la démagogie. Or c’est le déséquilibre entre «moi et les autres» qui est en cause. Dans le populisme il peut s’exprimer inconsciemment; dans le second, c’est volontairement.
Mais chaque fois il y a tromperie auprès de la personne qui reçoit le message ou l’acte.
La démagogie et le populisme ne s’arrêtent pas à la pratique politique. L’économie les produisent en grande quantité et ne vit que de cela. Notre société industrialisée utilise cette gigantesque supercherie au service de la puissance des financiers. Les spécialistes en communication, par le biais de la publicité, font croire que ce qui est bon pour les intérêts économiques correspond au bonheur des gens.
Mais on ne parle pas de populisme dans la publicité et on ne parle pas de démagogie dans une réclame vantant les mérites d’un produit. Dans ces actes, ce qui est crû est plus important que ce qui est vrai! On retrouve les mêmes mécanismes en économie comme en politique.
Et si, pour réduire le populisme et la démagogie, on apprenait aux êtres humains à mieux se connaître?
Alain Bringolf, député neuchâtelois, ancien président suisse du PdT-POP