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J’avais 20 ans et je croyais à la paix et à la justice sociale. Je lisais tout ce qui me tombait sous la main pour mieux connaître les hommes que j’admirais: Gandhi, Martin Luther King, Pierre Ceresole. Un jour, grâce à André Chédel, un de mes voisins du quartier des Monts au Locle, je découvris l’Essor. C’était en 1965; depuis 40 ans, l’Essor est pour moi une petite lumière qui brille dans la nuit de plus en plus sombre de l’humanité.
En rédigeant ce témoignage, j’ai sous les yeux le numéro de l’Essor du 31 janvier 1968 entièrement consacré à l’objection de conscience dans les Montagnes neuchâteloises. Avec nostalgie et admiration, j’y retrouve les noms de plusieurs amis qui ont fait de la prison par fidélité à leur foi ou à leur conscience. Ce numéro résume a lui seul les deux fonctions essentielles de l’Essor: témoigner et œuvrer pour la paix.
Lecteur assidu de l’Essor pendant 25 ans, je devins acteur en 1990. Un peu par hasard il faut le dire: j’avais assisté à une journée des lecteurs de l’Essor à Yverdon et commis l’imprudence de rappeler mon bref passage dans le monde du journalisme. Aussitôt, Ariane Schmitt me sollicite pour entrer au comité rédactionnel mais fixe les règles par écrit: «Je souhaite que cette collaboration puisse s’instaurer mais elle doit résulter d’un bon esprit de collaboration et d’une entente de part et d’autre. Je souhaite que vous exposiez brièvement ce que vous pensez de l’Essor et ce que vous souhaitez qu’il devienne. De notre côté, nous tâcherons de définir les points auxquels nous tenons absolument». Si ce n’était pas un examen d’entrée, ça y ressemblait beaucoup!
Quinze ans plus tard, je ne ressens aucune lassitude. Bien sûr, il y a eu des moments difficiles et des divergences douloureuses entre certains membres du comité de rédaction. Mais c’est inévitable car il n’est pas toujours évident de concilier les deux grands idéaux que nous partageons tous: la dénonciation des grands fléaux de l’humanité (la guerre, la faim, l’injustice sociale) et l’esprit de tolérance. Pour moi, l’Essor est et restera toujours le compagnon de toutes mes luttes.