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C’est Jeanlouis Cornuz qui m’a emmenée au comité de rédaction de l’Essor il y a une dizaine d’années. D’emblée j’ai été conquise par l’atmosphère d’amitié qui régnait dans les discussions, les projets, les commentaires sur les dernières parutions. Ceci ne veut pas dire que les caractères ne sont pas fortement marqués, loin de là! Certains lancent des idées et les défendent avec obstination. Ils ont des arguments qui ne rencontrent pas l’adhésion de tout le monde. Alors on tente de discuter, de temporiser, d’être ouvert et attentif. Car, s’il n’est pas trop difficile de proposer des thèmes, des sujets d’actualité ou de réflexion, il est moins facile de les concrétiser.
Pour ma part, j’ai un défaut majeur, je suis frappée d’impatience. je parviens à canaliser ma promptitude durant un certain temps, puis, brusquement, je sens un bouillonnement en moi qu’il m’est impossible de maîtriser. Je veux faire avancer les choses un peu trop vite, sans laisser aux autres le temps du partage. Heureusement, Alain Simonin, notre rédacteur en chef, a une capacité d’écoute quasiment illimitée. C’est grâce à lui que nous parvenons à ordonner la faisabilité du journal. J’aimerais, ici, lui rendre un vibrant hommage.
Il m’arrive de me demander si nous ne sommes pas des utopistes perdus dans un siècle impitoyable pour ceux qui rêvent d’un monde meilleur. Qui nous entend? Qui nous lit? Bien sûr que nous avons un cercle d’amis convaincus du bien-fondé de notre engagement, mais c’est au-delà de ce cercle que j’aimerais agir. Je suis certaine qu’il existe, ailleurs, des noyaux de personnes qui donnent le meilleur de leurs forces, leur temps, pour que la vie sur terre soit plus belle, plus fraternelle. Peut-être que ces petites gouttes de bonne volonté finiront par former une rivière, puis un grand fleuve qui s’en ira féconder tout l’amour du monde. Je pense à ces vers du poète Louis Aragon:
J’aurais tant aimé vous aider
Vous qui semblez autres moi-même
Mais les mots qu’au vent noir je sème
Qui sait si vous les entendez?
Je ne suis pas à même de répondre à cette question, mais ce que je sais, ce dont je suis certaine, c’est qu’il faut continuer à dire, inlassablement, que la condition humaine est notre préoccupation essentielle.