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Août 2015
Lu par : François Iselin
Tout peut changer, Capitalisme & changement climatique
Naomi Klein
Actes Sud
mars 2015
Ce titre résume un dilemme: Tout peut changer, en mal – Naomi Klein le démontre par ses rigoureuses enquêtes – ou en bien – elle fournit moult exemples de résistances et d'offensives anticapitalistes dans le monde, la plupart victorieuses. Cela dit, rien n'est joué: «La bataille fait rage, mais, pour le moment, le capitalisme est en train de l'emporter haut la main». Sauver la planète tient d'une course de vitesse et, à l'allure où le climat se dégrade, il reste très peu de temps et trop peu de volontés pour agir. Ceci, car: «Nous sommes le produit de notre époque et d'une idéologie dominante». En clair: «Pour que les changements nécessaires aient la moindre chance de se concrétiser, nous devrons avant tout apprendre à penser de façon différente, radicalement différente», mais cela prend bien plus de temps que l'émission des gaz à effet de serre qui, de plus, en s'accumulant depuis des décennies, ont pris beaucoup d'avance.
L'enjeu est de taille: «Ma grande peur environnementale, ce n'est pas un monde plein d'inondations, de sécheresses ou d'ouragans monstrueux, c'est de voir le monde se déshumaniser [car] les crises économiques constituent le terreau de sociétés fascistes [or] si nous ne révolutionnons pas nos valeurs, nous allons vers une forme de barbarie»1. Quoi qu'il en soit, que la catastrophe climatique soit molle ou dure, c'est le proche avenir de la civilisation humaine qui est en jeu.
Bien que nous en soyons à «moins une», si chacun s'y met – et pour commencer en lisant ce puissant pavé de 600 pages –, en tire les conclusions et agisse vite, tout peut (encore) changer!
1. Interview de Naomi Klein dans Siné Mensuel, mai 2015.