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Ancien conseiller national et ancien secrétaire central d’Unia, Jean-Claude Rennwald a écrit plusieurs livres dans lesquels il expose sa conception de la politique et du syndicalisme. On sent chez lui la plume efficace du journaliste qu’il a été et ses propos reflètent fidèlement ses convictions et les propositions qu’il énumère pour une société plus solidaire.
Dans son nouvel ouvrage, l’auteur se montre tout aussi combatif. Mais cette fois, il parle surtout de lui et des deux cancers qu’il a dû affronter: celui du côlon en 2012 et celui de la prostate en 2016. Avec une précision qu’on pourrait appeler «chirurgicale», il explique son long combat pour la guérison, ses doutes, ses espoirs et surtout son optimisme à toute épreuve. Au passage, il cite une maxime d’Antonio Gramsci, grand leader du mouvement ouvrier italien: «Il faut allier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté».
Au cours de sa maladie et des différents traitements qu’il a reçus, Jean-Claude Rennwald a beaucoup voyagé. C’est ainsi qu’il fait une description plaisante des villes et des pays dans lesquels il s’est rendu. Au fil des pages, on découvre les attraits de Bâle, de Florence, d’Ornans (patrie du peintre Courbet), de Paris et d’autres lieux. Des descriptions enthousiastes qui confinent souvent avec la poésie.
La seconde partie du livre commence par une forte déclaration: «Deux cancers en quatre ans, je pensais avoir tout vu. Et pourtant, le pire était à venir. Non pas pour moi, mais pour l’humanité tout entière». Avec des chiffres bien documentés et des analyses sérieuses, Jean-Claude Rennwald explique les conséquences du coronavirus en Suisse et dans le monde. Il souligne notamment que seul le vaccin permettra de contrer la Covid-19 de manière décisive, même si cela ne résoudra pas tout.
Dans son épilogue, intitulé «De la guérison à l’espoir planétaire», l’auteur énumère plusieurs solutions qui lui tiennent à cœur: faire preuve d’humilité, revaloriser les métiers utiles, s’inspirer des meilleurs, bien utiliser le fédéralisme, protéger la souveraineté médicale, développer une solidarité sanitaire internationale, réveiller la solidarité humaine, développer une autre croissance, instaurer une fiscalité très progressive sur les hauts revenus, réduire les inégalités, faire face au défi écologique, maîtriser la mondialisation, réduire la durée du travail. Vaste programme qui demandera beaucoup de luttes mais Jean-Claude Rennwald est prêt à les affronter comme il a affronté sa maladie.
Et de conclure: «Ces réflexions sont des pistes qui méritent d’être explorées. À défaut de quoi la machine à saucisses (allusion à «Tintin en Amérique») ne broiera pas seulement des vaches dans les abattoirs ou des humains dans les hôpitaux, mais toute l’humanité!»
Rémy Cosandey