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Cher-e-s ami-e-s de l’essor,
J’ai été très choqué de découvrir, dans le dernier numéro de l’essor, une lettre de lecteur qui aurait eu davantage sa place dans une presse de boulevard: «28.000 voix pour un menteur». Courageusement signée: «une lectrice genevoise»!
Voilà une lectrice qui se permet d’invectiver une personnalité politique en traitant celle-ci de menteur… alors qu’elle-même se cache derrière l’anonymat. À quel mensonge s’oblige-t-elle ainsi? Cette «sainte» lectrice s’effarouche d’une faute reconnue par son auteur, comme les pharisiens qui n’osèrent pas jeter la première pierre à une femme adultère, se découvrant, eux aussi, faillibles comme tous les êtres humains. Je regrette que, par la publication de cette lettre anonyme, l’essor s’associe sans discernement au véritable lynchage médiatique dont a été victime Pierre Maudet. Il suffit de lire l’excellente préface du psychiatre P. Giannakopoulos à l’ouvrage de Pierre Maudet écrit juste avant la campagne de votation (Quarantaine, chronique d’une crise annoncée. Éd. Cabédita. Janvier 2021), pour comprendre ce qu’a sous-tendu ce lynchage. Je vous y renvoie (l’extrait est trop long à citer ici) ainsi que cette lectrice, chacun-e ayant intérêt à mieux s’efforcer de connaître celui qu’il ou elle désigne ainsi à la vindicte populaire. «28.000 votants s’identifiant à un menteur», pour la République de Genève, ça paraît en effet, comme l’écrit votre correspondante, très inquiétant!
Je crois que la politique, surtout lorsqu’elle prend les apparences de l’outrage, mérite un autre traitement que la calomnie du coupable qu’il est si jouissif de vouer aux gémonies.
Alain Simonin
ancien rédacteur responsable de l’essor