L'ancien Premier ministre français Manuel Valls a affirmé que la lutte des classes était aujourd'hui remplacée par la guerre des races. Indigénistes dénonçant le racialisme, communautaristes oeuvrant pour une ségrégation entre religions ou ethnies, le déconfinement a fait logiquement resurgir les revendications identitaires de tout poil, chacun-e ayant dû baigner dans son jus durant des mois, renforçant ainsi ses marottes et ses obsessions, bercé-e par la fréquentation électronique de sites ou de plates-formes qui parlent comme nous, entouré-e de proches qui pensent comme nous.

Ce monde d'après qui n'aura jamais été aussi clivé ne fait guère envie. La diversité qui devient ségrégation n'est pas une perspective réjouissante. Le révisionnisme historique qui se propose de juger le passé à l'aune d'idéologies anti-racistes d'aujourd'hui et d'y détruire toute trace du suprémacisme blanc inquiète autant que les poussées racistes d'extrémistes de droite qui menacent et tuent des militants des droits humains.

Quand la couleur de peau devient le critère discriminatoire qui peut faire basculer une vie, tant en matière de violences policières, d'accession au logement ou d'opportunités professionnelles, surtout quand celle-ci est foncée, il est sain et nécessaire de le dénoncer énergiquement dans le but de faire disparaître ce type de discriminations.

Mais pas pour séparer les «races», au contraire, mais pour instaurer une égalité réelle stimulant le métissage de nos populations. L'amour et l'affection plutôt que la haine et la colère.

Non à une société racialisée, oui à un monde métissé!

John Vuillaume