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Avec la pandémie du Covid-19, la conscience d’une crise complète des écosytèmes a gagné des pans entiers de la société, sans pour autant provoquer pour l’heure les changements nécessaires. Exhausteur d’inégalités sociales, le coronavirus a révélé l’importance de l’action publique et la capacité des sociétés à se mobiliser pour un intérêt collectif supérieur.
Comment apprendre de cette période si particulière pour anticiper les défis auxquels est confrontée l’humanité? Comment sortir de la crise et bifurquer?
Grâce à l’initiative de trois militants des Verts, Anne-Catherine Menétrey-Savary, Raphaël Mahaim et Luc Recordon, un ouvrage collectif réunissant les réflexions d’une cinquantaine d’autrices et d’auteurs de Suisse romande a vu le jour. Il s’articule autour de huit parties principales: institutions, lien social, économie, alimentation et agriculture, sciences et santé, perspectives internationales, transition écologique et demain.
Il serait trop long d’énumérer tous les contributeurs de ce livre. Citons, de manière arbitraire, ceux qui nous paraissent les plus connus: Samuel Bendahan, Dominique Bourg, Antoine Chollet, Jacques Dubochet, Christophe Gallaz, Jean-Pierre Ghelfi, Yvette Jaggi, Romaine Jean, René Longet, Pierre-Yves Maillard, Dick Marty, Lisa Mazzone, Stéphanie Prezioso, Jean-Claude Rennwald, Philippe Roch et Josef Zisyadis. Et bien entendu les trois initiateurs.
Dans leur préface, ceux-ci expliquent leur ambition: «Comment apprendre de cette crise, dont on a pu dire qu’elle constituait un dernier avertissement de la nature, menacée par nos excès et notre démesure? Comment faire du combat contre le virus un engagement fondé sur une prise de conscience de notre appartenance à un écosystème fragile? Comment faire perdurer les solidarités qui se sont manifestées avec générosité? Comment lutter contre les inégalités que la crise a révélées? Comment faire advenir une humanité réconciliée avec elle-même et avec son environnement?»
Les contributions des autrices et auteurs sont des réflexions ancrées dans la réalité, celle du terrain sur lequel s’exercent leurs compétences. Ils avaient reçu pour consigne d’éviter de se lancer dans une thèse académique ou de se faire plaisir avec un billet d’humeur, mais de livrer une réflexion originale, assortie de propositions concrètes, sur ce que la crise du Covid-19 peut et doit ouvrir comme «autres possibles». Entreprise parfaitement réussie car l’ensemble des textes du livre présente une grande diversité de thèmes, tous d’une haute élévation de pensée.
En conclusion de leur préface, les initiateurs proclament: «Si l’humilité aurait pu exiger que nous nous effacions face à la détresse de certains, nous estimons que la volonté exprimée dans ce livre d’orienter l’après corona vers plus de justice sociale et de respect de l’environnement est précisément la marque d’un sentiment accru de responsabilité et d’un engagement fort pour le futur».
Écoutons encore la journaliste Romaine Jean: «Un modèle qui détruit les écosystèmes n’a pas d’avenir, un modèle qui répartit si mal les richesses n’a pas d’avenir. Nous sommes interdépendants. L’ailleurs nous concerne. Tous. Notre rapport à la nature nous concerne. Tous. Alors il faudra cette fois-ci relancer la croissance en soutenant les énergies renouvelables, doper l’économie par des infrastructures vertes, diminuer la dépendance aux énergies fossiles et mobiliser les consciences pour le changement».
Au cours des prochains numéros de l’essor, nous aurons l’occasion de revenir sur certaines propositions. Dans l’immédiat, nous recommandons vivement ce livre à nos lecteurs: ils pourront ainsi partager la vision d’avenir qu’il contient.
Rémy Cosandey