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En 2017, les pays du monde ont consacré 1739 milliards de dollars pour les dépenses militaires. Des Etats-Unis à la Russie, de la Chine à l’Arabie Saoudite, tout le monde parle de paix… et augmente son budget pour fabriquer ou acquérir des bombes, des canons, des tanks, des fusils et autres engins de mort.
Le 11 novembre dernier, à l’occasion de la commémoration de l’armistice 1918, qui a mis fin à une guerre sanglante, plus de 70 chefs d’État se sont retrouvés à Paris. Ils ont, paraît-il, discuté de paix et de désarmement. Mais aucun n’a eu le courage de dire que la boucherie de 1914-18 était imputable à des dirigeants narcissiques et belliqueux. Aucun n’a osé rappeler que 18 millions d’hommes, de femmes et d’enfants étaient morts pour rien, que les ouvriers français, allemands, italiens et anglais se battaient entre eux sans savoir pourquoi. Paul Valéry a bien résumé la situation: «La guerre, c’est le massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas.»
Surtout, aucun des chefs d’État présents à Paris n’a annoncé la moindre diminution du budget militaire de son pays. Faisons un calcul: si les dépenses militaires étaient réduites d’un quart, il y aurait 435 milliards de dollars disponibles pour des dépenses sociales ou pour éradiquer la plupart des maladies du monde. On pourrait ainsi supprimer une grande partie de la misère qui règne en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. On pourrait aussi permettre à la grande majorité des gens de la planète d’avoir accès à l’eau courante. On pourrait encore lutter plus efficacement contre le réchauffement climatique et la pollution qui va nous asphyxier.
À Paris, Donald Trump, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont prononcé des hommages poignants. Mais l’utopie, c’est qu’il y ait moins de commémorations et davantage de désarmement.
Yvette Humbert Fink