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Chères lectrices et chers lecteurs, pour ma première publication dans l’essor, j’ai choisi pour thème un sujet hautement stimulant et il me semble, modestement, des plus adéquats: l’essor. Le dictionnaire dit de ce mot profondément merveilleux: «un développement hardi et fécond». Soit! Je souhaite d’abord remercier les fondateurs et fondatrices, rédactrices et rédacteurs du journal, bien évidemment pour son nom, mais aussi pour cette lumineuse inspiration.
Permettez que j’écarte d’emblée toute forme de pessimisme; il serait contre-productif. Je souhaite à cet effet citer les psychologues du bonheur et de la pensée positive (Martin Seligman par exemple) et rappeler que les idéologies extrémistes – pessimistes s’il en est! – sont simplement (mis à part quelques effets secondaires, genre frustrations, peurs et dénis), ignorance ou même oubli de notre droit à participer, pleinement et joyeusement, de façon heureuse et gratifiante à la marche du monde, à un monde en plein … essor !
Choix d’avenir, il est temps pour chacune et chacun de trouver sa place dans la communauté humaine, de vivre pleinement l’élan de l’humanité vers un progrès effectif, un monde plus humain et durable, une civilisation par lesquelles s’expriment nos qualités premières – nos valeurs fondamentales – et qui utilisent au mieux nos capacités d’adaptation humanistes, seules dignes d’assurer notre futur, d’écrire l’Histoire future avec du cœur et de l’intelligence, de la dignité.
Il est dit qu’il est de bon ton de jouir du moment présent. C’est d’ailleurs sain et plaisant, un reflet de notre harmonie intérieure, de notre lucidité et de nos capacités à progresser que d’être heureux maintenant! Le passé importerait-il alors moins que l’avenir dans lequel cette jouissance de la vie se perpétue? Ce que nous avons reçu est important certes, mais ce que nous en faisons l’est plus encore.
Il y a pourtant de très nombreuses raisons d’être heureux de notre passé tel qu’il nous porte jusqu’à ce jour. Soyons à la fois fiers et humbles d’avoir pu survivre jusqu’ici, de pouvoir lire cet article, ou l’écrire. Plus encore, contemplons sereinement les réalisations actuelles de notre humanité: jamais n’avons-nous vécu aussi vieux, jamais notre santé n’a été aussi bonne et jamais n’avons-nous bénéficié d’une telle abondance. Certes, notre prospérité a souvent besoin d’être mieux partagée, mais elle n’est pas matérielle seulement. Nous sommes de plus en plus nombreux à recevoir une éducation de qualité et cela devrait, selon toute vraisemblance, si nous y persévérons, apporter aussi un futur de meilleure qualité. Enfin, nos infrastructures et nos connaissances se renforcent mondialement et, malgré les apparences ou les mauvaises langues, dans l’ensemble notre sécurité progresse.
Pour celles ou ceux qui en douteraient, permettez que je vous encourage à lire, relire ou citer Steven Pinker et son histoire de la violence dans l’histoire de l’humanité: «La part d’ange en nous». Ou plus récemment, son dernier ouvrage (non traduit à ce jour) dans lequel il fait le bilan, deux à trois cents ans plus tard, de l’héritage du Siècle des lumières. Il y démontre que nos progrès et nos réalisations sont dus à la raison, à l’augmentation des connaissances, à la science et – ce n’est pas le moindre des éléments – à l’humanisme qui les imprègne. Ce ne sont peut-être pas encore de pleines raisons d’espérer, mais ce sont déjà de bonnes raisons pour continuer à progresser et à dynamiser l’effort – soutenir l’essor de l’humanité vers sa pérennité.
Et ce n’est pas tout… Avez-vous entendu parler, ou mieux encore prenez le temps d’explorer, de plonger même dans les objectifs du développement durable pour 2030, de les mettre en liens avec vos propres pratiques personnelles et professionnelles! Pour la première fois dans l’histoire, depuis 2015 nous avons – nous, notre humanité et nos États-nations – un projet de développement unique destiné à l’ensemble des personnes et des institutions sur toute la planète. Ce projet universel s’adresse à toutes et tous et concerne tous les principaux domaines, mais aussi les principaux risques de l’activité humaine. Il s’exprime par exemple par son slogan: «ne laisser personne de côté» (en anglais: «leave no one behind»). Fait de 17 objectifs et 169 cibles, il est mesurable dans le temps (beaucoup de statistiques), il s’exprime positivement, il a été adopté à l’ONU sans vote (soit à l’unanimité) et dans la plupart des domaines, il est juste et ambitieux: il s’agit de la survie de l’humanité dans le respect de toutes et tous ses membres, de la planète. Explorez ces objectifs, critiquez-les si besoin, mais tirez-en le meilleur et améliorez le reste!
Alors, vers quelle humanité prenons-nous notre essor? Ce sera à nous d’y répondre. Puissions-nous être de plus en plus nombreuses et nombreux à le comprendre et le vivre!
Je conclus en précisant que des personnes, des relations et même des institutions heureuses sont ou seront toujours la source même d’un monde heureux. Et n’est-il pas bien plus facile de protéger une planète et son environnement, la paix et le bien-être universels qui y sont possibles, si l’on s’y sent bien? C’est ce que je nous souhaite!
Christophe Barbey
Poète et irénologue (activateur de paix),
juriste (prévention et médiation),
représentant à l’ONU-Genève de plusieurs ONG