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Le démantèlement des services publics continue. Il y a eu les télécommunications, puis les CFF et la Poste avec des effets que l’on peut vérifier tous les jours: diminution des prestations et augmentation considérable des tarifs. Il est temps de dire stop.
Prochaine étape: supprimer la SSR. Cette initiative propose dans la Constitution qu’aucune redevance ou impôt ne puisse subventionner une chaîne de radio ou de télévision. Ceux qui obtiendront une concession devront se débrouiller pour financer leurs programmes sans argent public, avec la publicité dont on sait qu’elle ne permet même plus de faire vivre les journaux, par le sponsoring des grandes sociétés et la vente par abonnements. Donc bien plus cher qu’un franc par jour pour l’auditeur et le téléspectateur. S’appuyant sur la rogne des citoyens qui ragent à payer leur redevance à Billag (pour disposer tout de même, sans limite, des programmes TV et radio), les prédateurs qui veulent imposer le moins d’Etat et le tout au capital n’hésitent pas. Ils veulent faire disparaître la SSR sans le dire ainsi que les TV et les radios privées.
La droite idéologique et financière est largement majoritaire aux Chambres fédérales. Elle a pourtant bien compris que l’on ne pouvait pas aller jusque là. Le résultat serait catastrophique. Après le Conseil fédéral, le Conseil des Etats a dit non. Le Conseil national a aussi dit non par 122 voix contre 42 et 15 abstentions. Même l’UDC n’a pas réussi à convaincre tous ses membres.
Un franc par jour
Où en sommes-nous? Le Conseil fédéral s’est déjà débarrassé de Billag. Il a confié l’encaissement de la taxe à une nouvelle société. Il propose une redevance pour les ménages et les sociétés à un franc par jour, soit 365 francs par an. Lorsqu’on mesure l’apport de la SSR au débat démocratique, au divertissement de toute la population en commençant par les personnes âgées et par les plus modestes qui ne peuvent pas souvent aller au concert ou au théâtre, on ne peut que se féliciter d’un tel service.
Rôle de la SSR
Le Conseil fédéral, largement suivi par les Chambres, affirme quelques vérités: la SSR est un pilier de la cohésion nationale; la Suisse allemande assume une partie importante des coûts des programmes diffusés dans les trois autres langues nationales; toute la population y a accès. La même qualité des programmes est exigée dans les quatre régions linguistiques, toute la presse s’y réfère tant pour les informations que pour les images. La redevance va aussi à douze radios et à treize TV régionales.
Le 4 mars prochain, il faut voter non.
Pierre Aguet
Ancien conseiller national