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C’était il y a 27 ans, très exactement le 30 octobre 1990, à Cordoba, deuxième plus grande ville d’Argentine. Je participais à un congrès de la Fédération mondiale des villes jumelées. A l’époque, cette organisation était présidée par Pierre Mauroy, ancien Premier ministre français. En dehors des séances, des débats et des conférences, il avait été prévu un riche programme culturel. C’est ainsi que les participants au congrès, venus des quatre coins du monde, ont pu écouter la Misa Criolla, la célèbre œuvre de Ariel Ramirez.
Ce soir-là, le monde s’est arrêté de tourner. Bien qu’étant de confession protestante, j’ai été saisi dès les premiers accords par cette messe créole interprétée par des chanteurs et des musiciens qui vivaient intensément leur musique. Jusqu’alors, je n’avais d’admiration que pour Bach, Haendel, Mozart et Beethoven. J’ai soudain découvert des rythmes très différents et des nuances subtiles. Par le kyrie, puis par le gloria, le credo, le sanctus et l’agnus dei, j’ai pu admirer la subtilité de la partition, sa concordance avec le folklore du pays et la justesse de l’interprétation.
J’ai tout particulièrement apprécié les sons envoûtants des flûtes de pan indiennes, la richesse des costumes, la grâce des danseuses et danseurs du Grand Ballet argentin. J’ai aussi été séduit par la parfaite harmonie qui régnait entre les exécutants et le chef d’orchestre… qui n’était autre que le compositeur.
À l’issue du concert, j’ai dit au senior Ramon Mestre, maire de Cordoba, que je ne comprenais pas comment un pays qui pouvait produire une œuvre aussi magnifique avait pu devenir une dictature militaire pendant quelques années.
Pour moi, ce 30 octobre 1990 restera toujours un intense moment de bonheur.