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Les sujets de peur ne manquent plus. Entre climat, économie, politique, santé et/ou société, il y a matière à toutes sortes d’inquiétudes et d’angoisses, à des degrés variables à l’infini, selon le parcours, la sensibilité de chacun. Pour ma part, l’inquiétude qui s’inscrit en haut de ma liste personnelle, concerne le grignotage par la bande de la démocratie. Observer la santé générale hypothéquée par des produits chimiques avalés, respirés, depuis plusieurs décennies, la pollution s’installer partout, jusqu’au fond du code génétique de tout ce qui vit, ne facilite ni la confiance, ni la sérénité. On est en droit de se poser la question de savoir si notre société a encore suffisamment d’anticorps pour se protéger, par exemple dans le cadre de ces négociations TIPP, TISA et autres, accords dit économiques, dictées par les multinationales, entre Etats-Unis et Europe couvrant toujours le même domaine de la liberté généralisée du commerce.
Les États ne pourront plus légiférer pour protéger leur population contre les poisons, les méthodes de travail et de production de tout produit, au nom de cette sacro-sainte liberté du commerce. Les gouvernements ne seront plus que le bras séculier, soumettant toute opposition par les armes, les instances juridiques par d’autres devoirs que ceux de faire appliquer les ouvertures du marché. Plus question de pouvoir accorder une certaine protection de l’agriculture locale, des semences. Tous les services publics devront être privatisés, l’entretien des structures laissé à vau-l’eau. Ce n’est pas un hasard que ces négociations se fassent en catimini, les multinationales menant l’essentiel du monde politique par la barbichette, et se complaisant sans problèmes avec les dictatures. C’est vrai cela: avoir des consommateurs qui chipotent avant d’avaler des cocktails d’agents chimiques à effets inconnus, ça oblige à débloquer des budgets supplémentaires pour la publicité, corrompre des cerveaux scientifiques et squatter les médias ou alors en dernier ressort, financer des bandes de tueurs… ça coûte.
Ces multiples agressions à l’égard de la démocratie me font craindre le pire pour tous les jeunes, d’ici et d’ailleurs, pour tous ceux qui luttent interminablement pour la défendre ou l’installer dans leurs pays respectifs, pour tous les militants, lanceurs d’alertes, journalistes, avocats qui payent un lourd tribut par leur engagement. La peur ne doit pas dominer nos pensées ni annihiler nos espoirs, mais elle est là, bien accrochée. Heureusement, avec un joyeux Trump pour nous aider, on se sent tout de suite plus rassuré…
Edith Samba, laborantine, membre du comité rédactionnel de l’essor, Chézard-Saint-Martin