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Certains tics de langage contribuent à entretenir le «prêt-à-penser». C’est ainsi que la moindre victoire sportive est qualifiée d’«historique» et que «durable » est un mot magique servi à toutes les sauces. Mais parmi les idées toutes faites qui tiennent lieu de certitudes et encouragent la paresse intellectuelle, ces clichés et autres lieux communs dont l’autorité se fonde sur la seule répétition et flatte le sentiment d’appartenance à un consensus rassurant, celle de «modernité» occupe assurément une place d’honneur. Car les journalistes ne sont pas les seuls à s’abreuver à ce fleuve qui déborde. Bientôt plus un article ou un livre qui ne vante la modernité d’un artiste ancien, sans voir qu’il s’agit de rétroprojection narcissique d’un présent qui cherche son reflet dans le passé. L’avenir sera donc moderne ou ne sera pas.
Mais qu’est-ce, au juste, que cette modernité? Et y a-t-il vraiment lieu de se vanter d’être moderne? Le XIXe siècle, inventeur de cette tarte à la crème, a développé l’industrialisation dont notre planète paie aujourd’hui la facture. Le siècle dernier a battu tous les records en matière de sauvagerie, et Gengis Khan ou Tamerlan ont trouvé de fidèles héritiers chez Hitler, Staline ou… Bachar el-Assad.
Enfin, en une seule génération, on a réussi à cumuler autant de destructions que pendant toute l’histoire antérieure de l’humanité. Faut-il encore être moderne ? Certes, la nostalgie n’est guère créatrice, mais le passéisme, toujours brandi comme une insulte, n’a-t-il pas quelques circonstances atténuantes?