| 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | |||||
| 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | |||||
| 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | |||||
| 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | |||||
| + nos 100 ans d'archives, de 1905 à 2005 ! | |||||||||
Rechercher un seul mot dans les articles : |
|||||||||
Août 2013
Auteur : Suzanne Gerber
C'est à travers le choix d'une amie qu'il m'est permis de parler d'EXIT. Anne, ancienne infirmière âgée de 92 ans, savait qu'elle perdrait son indépendance après une opération compliquée de la hanche qui était devenue inévitable. Elle qui, toute sa vie, avait voulu ne dépendre de personne, ne put accepter cette perspective.
Faisant partie d'EXIT depuis longtemps déjà, après d'émouvants échanges avec sa fille et ses proches, elle demanda qu'on accepte sa décision et, sereine, elle tendit la main pour boire le liquide létal. Ceux qui étaient à son chevet n'obéirent pas à son ordre qui les priait de ne pas pleurer.
Pour moi, à qui la famille avait demandé de dire quelques mots lors de ses funérailles, cette expérience troublante me laissa un sentiment d'inachevé.
Pourquoi ne pas relire Montaigne qui, dans le livre I des Essais, intitule le chapitre XIX: «Que philosopher, c'est apprendre à mourir». La mort «puisque nul ne peut y échapper, apprenons à la soutenir de pied ferme». Et plus loin: «J'aimerais que la mort me trouve plantant mes choux mais nonchalant d'elle et de mon jardin imparfait».