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Un mouvement de fond semble s’engager dans la recherche de solutions à l’insupportable injustice salariale, financière, environnementale qui vampirise la majorité des citoyens de cette planète. Les «indignés» de toutes écoles: initiative 1:12, revenu universel inconditionnel, salaire minimum, initiative monétaire, d’autres sujets encore, sont autant de forces de propositions variées, ciblées pour tendre vers plus d’équité et une reprise en main citoyenne de l’économie.
Il est vrai qu’à l’échelle de notre brave Helvétie, ces solutions soumises au vote vont bousculer quelques privilégiés et les pousser vers de nouveaux jeux comptables internationaux, mais ne devrait pas chambouler la dynamique générale de notre économie. On est bien obligé de reconnaître que tant que le reste du monde continue sur la voie d’aujourd’hui, cela ne va pas nous faciliter la vie. Mais si nous ne bougeons pas, qui d’autre pourrait le faire sans passer par la case révolution, conflit, destruction? Il est bon quand même de se rappeler que notre pays, de par son système démocratique, est vu comme un laboratoire d’idées citoyennes, même si jusqu’à maintenant, nous nous soyons plutôt distingués par des signes de fermeture, de crispations et de peurs viscérales. On peut expliquer cette attitude, mais elle fait le jeu des forces centrifuges.
Nous pouvons observer très clairement aujourd’hui que, de par les moyens déséquilibrés mis dans la balance, nous n’entendons et lisons pratiquement que les plaintes de ceux qui travaillent dans la sous-traitance des multinationales, du luxe et de la recherche, convaincus et/ou encouragés à exprimer une peur panique de voir les cadres dirigeants filer comme des lapins parce qu’ils ne pourraient pas vivre décemment avec un demi-million par an. Il est à noter que l’argent, offert si généreusement à ceux qui n’en ont déjà plus besoin, ne retourne que très peu dans l’économie réelle, vers les petites entreprises, les artisans, les artistes, mais part dans les limbes de la spéculation.
Pourtant cette indécence salariale ne s’est installée que très récemment, avec la mondialisation. Cette logique compétitive a lancé une machine infernale qu’il faut calmer absolument, afin d’éviter un futur qui nous embarque joyeusement vers un royaume d’esclaves au service d’une minorité. A son service s’agitent en permanence nombre de conseillers, faiseurs d’opinion pour squatter les médias, distiller l’inquiétude dans l’esprit des citoyens, autour de ces dangereux objets de consultations. Comme d’habitude, les arguments avancés ne vont pas manquer pour répéter les mêmes antiennes entendues en 1948 déjà, lors du vote sur l’AVS: on va faire fuir ces magnifiques managers humanistes, contraints à la mendicité pour développer de nouvelles versions de produits superfétatoires, pendant qu’une proportion de gens toujours plus large s’arrache les cheveux pour trouver de quoi nourrir, loger, soigner et faire étudier décemment leurs proches.
Il est vraiment temps aujourd’hui d’inverser la tendance débilitante distillée par cette philosophie marchande et de redonner du courage, de l’espoir au plus grand nombre, d’ici et d’ailleurs. Commençons, nous, par donner une chance à l’avenir et appuyons ces forces de proposition, sachant que cela ne va pas tout régler, que de nouvelles difficultés vont apparaître immanquablement. Mais offrir des signes d’espérance à nos jeunes d’abord, à tous les autres aussi, ne serait pas un luxe.