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Juin 2013
Lu par : Pierre Lehmann
Cette maison a été construite de manière soignée et précise avec des bottes de paille, des planches et des poutres et d'autres matériels de récupération. Le livre décrit de manière exhaustive les difficultés rencontrées lors de la construction et comment elles ont été résolues. La maison de paille se trouvait en contrebas de l'avenue César Roux, dans un champ appartenant à la ville de Lausanne. Elle a été incendiée par une main malveillante le 20 décembre 2007, quatre mois après sa construction. Elle dérangeait manifestement les autorités et les inconditionnels de la loi et l'ordre, mais elle avait aussi reçu le soutien de diverses personnalités et beaucoup de visiteurs enthousiastes. Elle était habitée au moment de l'incendie, mais les deux personnes qui y dormaient ont pu sortir à temps.
La maison de paille était une construction originale qui évitait le bétonnage du terrain sur lequel elle reposait. Facile à construire et à déplacer en cas de besoin, c'était une habitation légère mais confortable. Un bel exemple de débrouillardise et d'ingéniosité n'exigeant qu'un investissement modeste.
Mais la maison de paille contrevenait aux règlements, n'avait pas été mise à l'enquête (et pour cause) et dérangeait par conséquent le pouvoir. La grande majorité du monde politique a donc cru nécessaire de s'indigner qu'on ait laissé construire cette maison et tous les partis l'ont condamnée et souhaité sa démolition. En se justifiant de la légalité. Mais il s'agit là d'une légalité qui protège avant tout les possédants et le pouvoir. Les constructeurs de la maison de paille lui ont opposé une «illégalité responsable et solidaire» qui devrait encourager les citoyens à prendre leur destin entre leurs mains.